Un article sur le rapport entre le vieillissement et le niveau de testostérone chez les hommes qui va à l’encontre des traitements commercialisés/proposés aux US:
Ci-dessous quelques extrais
Du Low T au gros D
On peut par contre mesurer la «testostérone libre» pour voir quelle infime fraction de la testostérone totale n'est pas liée à des protéines sanguines, et est donc chimiquement active et libre. Mais il est difficile de l'estimer avec précision, et une telle mesure n'est pas conseillée lors d'analyses sanguines.
Mises à part les recommandations de l'Endocrine Society, en quoi est-ce si déraisonnable d'accepter l'offre généreuse d'Abbott: passez le test et faites des analyses sanguines si nécessaire? Parce que la grande majorité des hommes qui partiront à la chasse au «LowT» vont se retrouver devant le gros D de la déception. Le test étant si médiocrement discriminant, promouvoir son utilisation donnera de faux espoirs à de nombreux hommes («J'ai une maladie qui se soigne! Voilà pourquoi je pique du nez après manger!») et ils se rueront vers les laboratoires d'analyses médicales. Et la grande majorité d'entre eux en sortira avec des résultats tout à fait normaux, sans pouvoir attribuer le flétrissement de leur swing à leur testicules.
Pour ceux qui voudraient quand même se soumettre à cette batterie de tests, quels qu'en soient les coûts et les tracas, et finiraient par se faire dépister une baisse de testostérone, la question de l'étape suivante demeure. Un homme de 70 ans doit-il avoir les mêmes concentrations hormonales qu'un de 35 ans?
Les experts cherchent encore à savoir si les niveaux «normaux» doivent être réduits avec l'âge, mais un tel débat soulève une question intéressante: la baisse de la testostérone est-elle une «erreur» du vieillissement, comme l’arthrose, et donc une complication qui se doit d'être soignée, ou cela tient-il d'un changement plus global et naturel qu'il ne faut pas chercher à contrer?
L'exemple des femmes
En la matière, nous avons un précédent clinique qui s'appelle le traitement hormonal substitutif. Pendant des années, nous avons harcelé les femmes ménopausées pour qu'elles boostent leurs hormones fatiguées, tout ça pour découvrir –zut alors– que cela augmentait aussi leurs risques de cancer du sein, de maladies cardiovasculaires et d'attaques cérébrales.
Certes, l'andropause masculine n'a rien de la chute libre hormonale que connaissent les femmes ménopausées, mais les préoccupations portant sur les conséquences imprévues de la thérapie testostéronique sont tout aussi réelles, et comprennent des risques accrus de troubles cardiaques et de cancer de la prostate. La vie a ses saisons, et le bikini que vous portiez en été ne sera peut-être pas aussi pertinent une fois les frimas de l'hiver arrivés. Des hormones d'une importance cruciale dans notre jeunesse pourraient avoir d'autres conséquences quand nous vieillissons.
Les risques du traitement hormonal substitutif pour les femmes âgées n'ont pas été clairement définis avant qu'une très importante étude, la Women’s Health Initiative [initiative pour la santé des femmes], donne ses conclusions.
Mais les études portant sur la thérapie testostéronique chez les hommes âgés sont bien plus rares et ont quelques lacunes méthodologiques –insuffisance des échantillons, absence de données longitudinales ou de contrôle placebo (ce qui est fondamental quand vous avez à faire à des symptômes subjectifs comme les niveaux d'énergie ou de désir sexuel).
En 2004, l'Institute of Medicine [institut de médecine – IOM] avait systématiquement passé en revue ces essais cliniques et n'avait trouvé aucune preuve claire de l'efficacité du traitement sur toutes les questions de santé mentionnées, y compris le machisme.
Craig Bowron
Traduit par Peggy Sastre
Le lien pour l’article complet : http://www.slate.fr/story/53903/testosterone
Ci-dessous quelques extrais
Du Low T au gros D
On peut par contre mesurer la «testostérone libre» pour voir quelle infime fraction de la testostérone totale n'est pas liée à des protéines sanguines, et est donc chimiquement active et libre. Mais il est difficile de l'estimer avec précision, et une telle mesure n'est pas conseillée lors d'analyses sanguines.
Mises à part les recommandations de l'Endocrine Society, en quoi est-ce si déraisonnable d'accepter l'offre généreuse d'Abbott: passez le test et faites des analyses sanguines si nécessaire? Parce que la grande majorité des hommes qui partiront à la chasse au «LowT» vont se retrouver devant le gros D de la déception. Le test étant si médiocrement discriminant, promouvoir son utilisation donnera de faux espoirs à de nombreux hommes («J'ai une maladie qui se soigne! Voilà pourquoi je pique du nez après manger!») et ils se rueront vers les laboratoires d'analyses médicales. Et la grande majorité d'entre eux en sortira avec des résultats tout à fait normaux, sans pouvoir attribuer le flétrissement de leur swing à leur testicules.
Pour ceux qui voudraient quand même se soumettre à cette batterie de tests, quels qu'en soient les coûts et les tracas, et finiraient par se faire dépister une baisse de testostérone, la question de l'étape suivante demeure. Un homme de 70 ans doit-il avoir les mêmes concentrations hormonales qu'un de 35 ans?
Les experts cherchent encore à savoir si les niveaux «normaux» doivent être réduits avec l'âge, mais un tel débat soulève une question intéressante: la baisse de la testostérone est-elle une «erreur» du vieillissement, comme l’arthrose, et donc une complication qui se doit d'être soignée, ou cela tient-il d'un changement plus global et naturel qu'il ne faut pas chercher à contrer?
L'exemple des femmes
En la matière, nous avons un précédent clinique qui s'appelle le traitement hormonal substitutif. Pendant des années, nous avons harcelé les femmes ménopausées pour qu'elles boostent leurs hormones fatiguées, tout ça pour découvrir –zut alors– que cela augmentait aussi leurs risques de cancer du sein, de maladies cardiovasculaires et d'attaques cérébrales.
Certes, l'andropause masculine n'a rien de la chute libre hormonale que connaissent les femmes ménopausées, mais les préoccupations portant sur les conséquences imprévues de la thérapie testostéronique sont tout aussi réelles, et comprennent des risques accrus de troubles cardiaques et de cancer de la prostate. La vie a ses saisons, et le bikini que vous portiez en été ne sera peut-être pas aussi pertinent une fois les frimas de l'hiver arrivés. Des hormones d'une importance cruciale dans notre jeunesse pourraient avoir d'autres conséquences quand nous vieillissons.
Les risques du traitement hormonal substitutif pour les femmes âgées n'ont pas été clairement définis avant qu'une très importante étude, la Women’s Health Initiative [initiative pour la santé des femmes], donne ses conclusions.
Mais les études portant sur la thérapie testostéronique chez les hommes âgés sont bien plus rares et ont quelques lacunes méthodologiques –insuffisance des échantillons, absence de données longitudinales ou de contrôle placebo (ce qui est fondamental quand vous avez à faire à des symptômes subjectifs comme les niveaux d'énergie ou de désir sexuel).
En 2004, l'Institute of Medicine [institut de médecine – IOM] avait systématiquement passé en revue ces essais cliniques et n'avait trouvé aucune preuve claire de l'efficacité du traitement sur toutes les questions de santé mentionnées, y compris le machisme.
Craig Bowron
Traduit par Peggy Sastre
Le lien pour l’article complet : http://www.slate.fr/story/53903/testosterone