la nutrition du sportif

kurt

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La Nutrition du sportif
Les Oméga-3, les acides gras de la performance (01 Octobre 1999)
Cet article fait suite à l’article du mois de mai 1999 : " Les Acides Gras Polyinsaturés : Essentiels pour la santé ". Il est recommandé de relire la première page de cet article avant d’entamer la lecture de celui-ci. Des publications sur la biologie du sport, révèlent que la supplémentation en acides gras polyinsaturés de la série n-3 (oméga-3) permet une amélioration des performances sportives en endurance, même en condition d’hypoxie d’altitude (déficience en oxygène lié à une altitude à supérieure à 2000 m).
INFLUENCE DE L’EXERCICE PHYSIQUE ET DE L’HYPOXIE SUR LA FLUIDITÉ SANGUINE:
L’hémorhéologie est la science s’occupant de la fluidité et de la viscosité du flux sanguin. Le facteur hémorhéologique déterminant est la déformation du globule rouge (déformabilité érythrocytaire). Celle-ci est inversement dépendante de la rigidité de la bicouche lipidique de la membrane du globule rouge. La rigidité de la membrane est déterminée par la répartition en acides gras saturés et en acides insaturés dans les phospholipides membranaires. L’élévation de la saturation (du nombre de liaisons saturées) et la baisse de l’insaturation (du nombre de doubles liaisons) sont corrélées à une augmentation de la rigidité membranaire.

Les exercices physiques d’endurance augmentent la rigidité des globules rouges. Ainsi, ils entraînent une élévation de la viscosité du sang total. L’exposition à une hypoxie d’altitude entraîne une réduction du volume plasmatique et une baisse de la déformation des globules rouges. Ces modifications induisent une diminution de la viscosité du sang.

La réduction de déformabilité du globule rouge a été étudiée lors de la pratique d’un exercice physique d’une intensité de 70 % de la capacité maximale aérobie (VO2 max) pendant 60 et 80 minutes, en normoxie (niveau de la mer) et en hypoxie d’altitude de 3000 m. Les taux d’acides gras des phospholipides membranaires de l’érythrocyte sont modifiés au cours de l’exercice physique prolongé effectué en hypoxie : le taux d’acide palmitique (acide gras saturé) est augmenté ; les taux d’acides gras polyinsaturés – acide arachidonique (oméga-6), EPA et DHA (oméga-3) – sont diminués. L’effort d’endurance entraîne donc une diminution de la poly-insaturation (du nombre de doubles liaisons), et par conséquent une augmentation de la saturation membranaire. Cette baisse de polyinsaturation est essentiellement due à une diminution équivalente des acides gras polyinsaturés de la série n-6 et de la série n-3. Elle est corrélée à l’augmentation de la rigidité membranaire des globules rouges.

Lors d’un exercice physique prolongé, la diminution de déformation du globule rouge aboutit à une réduction du débit sanguin capillaire. Cette baisse de débit au niveau de la microcirculation périphérique a été mise en évidence au niveau des poumons, du foie, de la rate et des os. Elle est à l’origine d’une diminution de l’oxygénation tissulaire. Lors de la répétition d’exercices physiques prolongés ou de l’exposition chronique à l’hypoxie (en altitude), la réduction de déformation du globule rouge aboutit à une augmentation de l’hémolyse périphérique des globules les plus âgés. Ce phénomène se traduit cliniquement par le syndrome anémique des sportifs. Ainsi, un entraînement prolongé en endurance ou en hypoxie (cas de l’effort effectué à une altitude de plus de 2000 mètres) induit une anémie avec carence en fer par rupture des globules rouges dans les filtres capillaires, sous l’effet de l’élévation du débit cardiaque et de la pression sanguine.

INFLUENCE DE LA PRISE D’HUILE DE POISSON SUR LA PERFORMANCE PHYSIQUE
Les taux d’acides gras des phospholipides membranaires du globule rouge sont modifiés par la supplémentation en huile de poisson (3 g/j d’EPA+DHA pendant 6 semaines) aussi bien chez le sujet sédentaire que chez le sujet sportif effectuant des exercices physiques prolongés en hypoxie d’altitude. Le taux d’acide palmitique est diminué (au lieu d’être augmenté chez le sportif non supplémenté). Le taux d’acide arachidonique (oméga-6) n’a pas varié (au lieu d’être diminué). Les taux d’EPA et de DHA (oméga-3) sont augmentés (au lieu d’être diminué). Lors de la supplémentation l’EPA et le DHA exogènes sont intégrés de préférence aux autres acides gras dans les phospholipides. Au cours de l’effort d’endurance, l’hydrolyse de ces phospholipides libère ces acides gras. L’ensemble du phénomène conduit à une sauvegarde de l’acide arachidonique aux dépens de l’utilisation accélérée de l’EPA et du DHA. Ainsi, la supplémentation en huile de poisson a inhibé l’effet dépresseur de l’effort d’endurance sur l’acide arachidonique membranaire et la polyinsaturation membranaire par apport d’oméga-3, en particulier d’EPA et de DHA. Ainsi, la supplémentation en huile de poisson a permis de supprimer les effets néfastes sur la fluidité membranaire du globule rouge, dus à l’exercice physique prolongé.

La puissance atteinte à l’issue d’une épreuve d’effort maximale est augmentée par la supplémentation en huile de poisson (2 g/j d’EPA+DHA pendant six semaines). Cette augmentation de puissance est liée d’une part, à une augmentation de la capacité maximale aérobie (VO2 max), et d’autre part à un accroissement de la glycogénolyse – transformation du glycogène (forme de stockage des glucides) en glucose. La capacité maximale aérobie ou consommation maximale d’oxygène est améliorée par la supplémentation en huile de poisson. Elle est dépendante de la capacité de transfert de l’oxygène par litre de sang et de la capacité de l’extraction de l’oxygène par les muscles.

En situation d’effort d’endurance ou d’hypoxie d’altitude, la supplémentation en huile de poisson permet d’améliorer l’hémorhéologie par augmentation de la déformabilité érythrocytaire. L’amélioration de l’hémorhéologie, en abaissant les résistances capillaires, augmente les débits sanguins de la microcirculation périphérique. Cet effet est susceptible d’accroître la convection de l’oxygène vers les muscles par une augmentation de la perfusion tissulaire et une amélioration de la distribution des globules rouges dans le lit capillaire. Ainsi, l’amélioration des conditions hémodynamiques, en augmentant la capacité de transfert de l’oxygène vers les cellules musculaires, contribue à l’augmentation de la capacité maximale aérobie. En hypoxie d’altitude, lors d’une épreuve d’effort triangulaire maximale (augmentation par palier de la puissance jusqu’à épuisement du sujet) ou d’une épreuve d’effort rectangulaire de longue durée, la supplémentation en huile de poisson augmente la désaturation en oxygène de l’hémoglobine au dernier temps de l’épreuve. En hypoxie d’altitude, lors d’épreuves d’effort triangulaire maximal et rectangulaire de longue durée, la supplémentation en huile de poisson augmente la concentration sanguine d’acide lactique. L’augmentation de cette production d’acide lactique est la conséquence probable d’un accroissement de la glycogénolyse. Enfin, l’intégration dans les phospholipides des oméga-3, modifie la sensibilité des récepteurs membranaires aux hormones glycolytiques (favorisant la glycolyse, c.a.d. la transformation des glucides en énergie), en particulier des récepteurs adrénergiques (à l’adrénaline), puisqu’elle provoque une élévation de la fluidité membranaire, améliorant ainsi la disponibilité des récepteurs à la surface des membranes.

CONSÉQUENCES PRATIQUES
La supplémentation en oméga-3 permet une amélioration significative de la performance physique maximale notamment en hypoxie d’altitude. L’application d’une nutrition riche en oméga-3 est particulièrement indiquée pour l’ensemble des sports d’endurance, des sports de montagne de haute altitude et des disciplines sportives de moyenne altitude. Le problème commun posé à ces activités sportives est l’importante baisse initiale de la performance qui se réduit ultérieurement sous l’effet de l’adaptation à l’altitude. Cet effet est sensible à partir d’altitudes supérieures à 2000 mètres, puis il s’accroît avec l’élévation de l’altitude. Aussi, est-il intéressant de combattre l’action néfaste de l’exercice musculaire intense ou prolongé, surtout lorsqu’il est pratiqué en altitude. L’apport d’oméga-3 pourra se faire de préférence par une consommation de 250 g de poissons riches en oméga-3, 3 à 5 fois par semaine ; il pourra aussi être réalisé par la supplémentation en huile de poisson à raison de 2 à 3 g/j d’EPA+DHA au maximum. Par ailleurs, pour éviter de développer une déficience, voire une carence en vitamine E favorisées à la fois par l’exercice physique et l’apport en acides gras polyinsaturés, toute supplémentation en huile de poisson doit systématiquement être accompagnée d’un apport en vitamine E. La consommation d’huile de poisson associée à complexe antioxydant se révélera le meilleur choix pour améliorer ses performances physiques.
 

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La nutrition du sportif (2ème Partie)
Améliorer les performances
Le sportif demande toujours plus à son corps. Il lui demande d’être plus performant. Selon le type de sport, il doit avoir une meilleure VO2 max, être plus musclé, plus rapide, plus puissant… De plus, ayant une dépense énergétique élevée, il lui faudra consommer plus de nutriments énergétiques (glucides et lipides). Pour augmenter sa masse musculaire, il lui faudra consommer plus de nutriments plastiques (protéines et acides aminés). Pour récupérer plus vite et pour maintenir sa performance, il lui faudra se supplémenter en micronutriments (vitamines, minéraux et oligo-éléments). Dans un précédent article, nous avions vu comment augmenter le plus sûrement la VO2 max par les acides gras en oméga-3 ; dans celui-ci, nous étudierons, d’une part, les nutriments véritablement ergogènes à savoir la créatine, les acides aminés branchés, le chrome, et dans une moindre mesure le magnésium et le zinc.
CRÉATINE
La créatine est un nutriment ergogène apportée par l’alimentation (poissons, viandes et suppléments) à raison de 1 g par jour en moyenne et elle est synthétisée par le foie, le rein et le pancréas à raison de 1 g par jour à partir de 3 acides aminés non essentiels (l’arginine, la méthionine et la glycine), mais cette voie de synthèse pourvoit difficillement au renouvellement de la créatine et de la phosphocréatine au cours d’une activité physique intense. Un équilibre existe entre ces deux sources : plus notre ration en apporte et moins la synthèse est efficiente. La créatine libre gagne les muscles où elle est transformée en créatine phosphate. Cette substance est une source de phoshate de haute énergie pour la contraction musculaire, nécessaire à l’effort physique de haute intensité et de courte durée. C Environ 120 g de créatine sont présents chez un homme de 70 kg, dont 95 % dans le muscle squelettique. 60 % de la créatine est de la phosphocréatine. L’apport de créatine à la dose de 5 g, 4 à 6 fois par jour soit au total 20 à 30 g/j (soit 40 à 50 % de la totalité de la créatine phosphate présente dans l’organisme) permet une élévation de 18 à 25 % de la concentration musculaire de créatine et de 10 % de créatine phosphate.

Le groupement phosphate de la créatine phosphate peut être transférer sur une molécule d’ADP, et régénérer ainsi une molécule d’ATP, source d’énergie immédiatement disponible pour la contraction musculaire. Ainsi, le muscle dispose d’une concentration accrue de créatine phosphate et donc d’ATP avant l’effort, ce qui permet d’élever la production d’énergie, et par conséquent de dégager instantanément une plus grande puissance et d’effectuer un travail plus intense et plus prolongé. La resynthèse de créatine-phosphate et d’ATP pendant les courtes périodes de pause s’effectue à une vitesse supérieure permettant, sous supplémentation, de reproduire plus facilement un même exercice avec une moindre fatigue. Le pouvoir tampon des fibres est amélioré, du fait que la créatine phosphate, en se reconstituant à partir de la créatine et du phosphate neutralise une molécule d’acide, retardant l’engorgement des cellules musculaires par l’acide. De plus, après une supplémentation en créatine, la concentration d’ammoniac plasmatique en fin d’exercice est plus faible, parfois celle d’acide lactique musculaire est aussi diminuée. La supplémentation en créatine augmente la rétention nitrée et la synthèse protéique par élévation de l’hydratation intracellulaire ; elle favorise l’élaboration de nouvelles myofibrilles préférentiellement sur les fibres rapides, c’est-à-dire des petits réseaux de protéines contractiles générant force et vitesse, ce qui se traduit par un gain de masse maigre et de puissance musculaire. De plus, elle permet de réduire la masse grasse probablement en favorisant une dépense énergétique plus élevée du fait de l’augmentation du volume d’entraînement et de la masse musculaire. La créatine exerce surtout une action ergogène vis-à-vis des efforts brefs et dynamiques, très intensifs et intermittants. Dans les protocoles faisant appel des répétitions d’efforts brefs maximaux, espacés de long repos, que la 2e, la 3e répétition et les suivantes se révèlent nettement meilleures après une supplémentation par de la créatine par rapport à un placebo.

Dans une étude, la prise de créatine a permis de réduire en moyenne le temps de course de 1,5 s sur 300 mètres avec un effet plus prononcé sur la finale. Dans une autre étude, la prise de 30 g de créatine par jour, associée à 30 g de glucose pendant 6 jours avec un entraînement consistant en 4 courses de 1000 mètres espacées de 4 minutes de repos, a permis une réduction totale de 13 secondes sur les 4 courses dont 5,5 secondes dans la 4e et dernière course. Par contre, si l’intervalle de temps séparant les courses, est de 60 minutes, on n’observe aucune amélioration. La créatine s’avère donc particulièrement efficace pour améliorer la performance au cours des entraînements de type fractionné (interval training). Elle exerce aussi une action ergogène vis-à-vis des efforts brefs uniques et maximaux. Elle permet notamment de bénéficier de la puissance maximale dés le départ du " starting blot " et donc de partir plus rapidement dés les premières secondes. Elle sera donc utilisée pour toutes les activités nécessitant un accroissement de la force de type explosive (lancé du poids, du disque ou du javelot), et pour tous les efforts à caractère de sprint (course de 100 à 400 mètres, kilomètre lancé cycliste…). Par contre, elle n’apporte aucun avantage dans les sports de saut.

Elle est particulièrement utile pour tous les arts martiaux et la boxe où elle apportera un gain d’agilité et de force dans les coups portés. Elle trouvera aussi son intérêt dans les efforts de une à six minutes, de type " demi-fond court " (course jusqu’à 1600 mètres, nage), où le pouvoir tampon de ce composé permet une progression des performances. La puissance fournie a été améliorée de 4,9 % chez des nageurs. Par contre, si la course est de 6000 mètres, on observe un allongement du temps de course du fait du gain de poids. Enfin, la créatine est adaptée pour améliorer ses performances dans la pratique des sports de balle (tennis, volleyball, basketball, football, hockey…) à la fois sur le plan de la rapidité du jeu et de l’endurance permettant de maintenir plus facilement un niveau d’intensité plus élevé sur un match de durée plus longue. De plus, la prise de créatine réduira le temps de récupération et rendra un second effort plus facile à exécuter. L’insuline et l’exercice physique ont la propriété d’activer le transport de la créatine.

Pour une efficacité maximale, on recommande donc de consommer la créatine avec une boisson riche en glucides (30 à 50 g d’un mélange de fructose et de maltodextrine) au cours de l’activité physique et lors de la phase de récupération. Par ce biais, on élevera de 60 % l’accumulation intramusculaire de créatine totale et de 100 % de phosphocréatine. Pour être rapide, efficace et durable, le protocole de supplémentation en créatine s’effectuera en deux temps : Le traitement d’attaque consistant une prise de 0,25 à 0,3 g/kg/j (soit 18 à 21 g par jour pour un homme de 70 kg), répartie sur 4 prises par jour pendant 5 à 6 jours, sera suivi, d’un traitement d’entretien de 0,03 g/kg/j (soit 2 g par jour pour un homme de 70 kg) répartie sur deux prises par jour pendant au moins 10 semaines pour maintenir la saturation en créatine dans les muscles.

ACIDES AMINÉS BRANCHÉS ET GLUTAMINE
Les acides aminés branchés (AAB) ou ramifiés, leucine, valine, isoleucine, sont des acides aminés neutres, présentant une ramification à leur chaîne linéaire. Ces trois acides aminés sont indispensables. L’exercice augmente la captation et l’utilisation des acides aminés branchés par les muscles en activité. Lors des exercices prolongés (marathon, marche de fond), en particulier lorsqu’ils sont effectués en altitude, une part considérable des acides aminés branchés est désaminée par les muscles pour former de l’alanine, substrat principal de la néoglucogenèse hépatique. Leur taux plasmatique tend progressivement à diminuer au cours de l’effort et de l’entraînement. L’administration d’acides aminés branchés, en activant la synhèse protéique, peut donner lieu, chez des adeptes des sports de force, à la fabrication de nouvelles protéines, tandis que chez des marathoniens en situation de catabolisme, elle accélérera la réparation des tissus lésés. Lors d’une expédition en haute altitude, la prise de 11,5 g d’acides aminés branchés par jour a entraîné une augmentation de la masse maigre de 1,5 % par rapport au placebo ; elle permet de prévenir la perte de masse musculaire par catabolisme, observée au cours de la pratique d’une activité physique en altitude.

Les acides aminés branchés ont une action anabolique. Leur administration prévient également la chute du taux de glutamine, survenant lors d’exercice prolongé et modéré et en hypoxie d’altitude. L’apport combiné de glutamine et d’acides aminés branchés se traduit par une action encore plus marquée. La glutamine est un acide aminé indispensabe pour les entérocytes (cellules de la muqueuse intestinale) et les lymphocytes (globules blancs). Son administration aide à la restauration de la muqueuse intestinale et diminue le risque d’infection après un marathon. C’est un agent anticatabolique pour le muscle.

La prise de glutamine aide à préserver le muscle pendant et après l’effort. Plus le muscle a été stressé et a fourni un effort intense, plus il a consommé de la glutamine. Pour éviter d’élever l’ammoniémie avant l’effort, on préférera, en supplémentation, utiliser l’alpha-cétoglutarate qui est le squelette carboné sans ammoniac de la glutamine. L’administration de ces acides aminés préalablement à un effort de longue durée accroît l’aptitude du muscle à neutraliser les déchets acides, et évite les modifications hormonales défavorables survenant après un effort intensif et donnant lieu à une fonte musculaire accrue. La prise des acides aminés branchés à la dose de 10 à 20 g/j sera combinée à une ingestion suffisante de glucides. Denis Riché recommande de prendre des acides aminés branchés :


En cure quotidienne les deux dernières semaines qui précèdent un marathon,

Avant une compétition ou une séance qui traumatise le tissu musculaire, la veille de la sortie et au cours de celle-ci pour assurer la préservation de la masse musculaire.


En cure après une blessure musculaire, afin de prévenir le catabolisme au sein des fibres,

Lors d’un cycle de musculation, après chaque séance et le lendemain de celles-ci,

En ingestion quotidienne lors de course par étapes ou à l’occasion de raids en altitude

En récupération après une séance longue, de façon à prévenir la chute des défenses immunitaires,

En récupération dans les 24 à 48 heures faisant suite à une épreuve (où le catabolisme est à son maximum) pour limiter l’ampleur et freiner l’accumulation de déchets azotés (urée, ammonium, acide urique) et accélérer la récupération.


Lors d’un régime amaigrissant.

CHROME
Le chrome agit en synergie avec l’insuline sur le métabolisme des glucides et des lipides. Son rôle essentiel est la formation du facteur de tolérance au glucose. Ce facteur se lie à l’insuline pour assurer le transport de cette dernière jusqu’aux récepteurs cellulaires, et permet sa fixation aux membranes. L’apport de quantités importantes de glucides et la pratique d’exercice d’endurance augmente l’excrétion urinaire de chrome dans des proportions considérables, de 200 à 300 % pour les glucides et de 500 à 700 % pour l’exercice, et ceci d’autant plus que l’exercice est intense et que le sujet insuffisamment entraîné. Heureusement, une adaptation existe : les jours de repos, l’excrétion urinaire basale de chrome se réduit. Deux études ont montré l’effet anabolique du picolinate de chrome : dans l’une, la prise de 200 mcg par jour pendant 40 jours, a entraîné une élévation de 1,6 kg de masse maigre par rapport au placebo ; dans l’autre, la prise de 400 mcg par jour pendant 40 semaines, a permis de gagner 3,3 % de masse maigre et de perdre 6,4 % de masse grasse comparativement au placebo.

MAGNESIUM
Dans le muscle, le magnésium joue avec le calcium, un rôle de médiateur indispensable à la contraction musculaire et à sa relaxation. Il intervient lors de l’oxydation des acides gras et des acides aminés. Un effort prolongé s’accompagne d’une hypomagnésémie qui peut s’aggraver au cours de l’entraînement. La déficience en magnésium, est liée, souvent à des apports nutritionnels insuffisants (près de 40 % des athlètes), et parfois à une perte sudorale lors d’exercice prolongé ou pratiqué en ambiance chaude, pouvant représenter 50 à 75 % de l’apport alimentaire. Le signe majeur de l’hypomagnésémie est l’apparition d’une asthénie physique et psychique, auquelle s’associe des crampes musculaires et des fourmillements des extrémités portant préférentiellement sur les muscles extenseurs. Une crise de spasmophilie peut même apparaître. Ces manifestations sont potentialisées par le stress de la compétition, l’ambiance thermique (chaud ou froid), l’hyperventilation.

Les hypomagnésémies sont responsables d’une thermolyse moins performante, d’une diminution de l’endurance (limitation de la facilité de restitution de l’oxygène aux tissus), d’une réduction de la capacité à sprinter, d’une baisse de vitesse-intesité et d’une augmentation du temps de récupération. La supplémentation en magnésium entraîne un ralentissement du passage des protéines dans le plasma, une moindre élévation de la créatine-kinase et une normalisation du taux de myoglobine musculaire. La supplémentation en magnésium (400 mg/j) acroît les performances physiques à la fois par l’élèvation de la VO2 max et l’augmentation de l’excrétion des lactates. La dose nutritionnelle conseillée en magnésium chez le sportif est de 6 à 8 mg/j par kg de poids corporel soit 420 à 560 mg/j pour un homme de 70 kg.

ZINC
Le zinc est un oligo-élément indispensable, dont la fonction essentielle est de participer comme métalloenzyme, à l’activité de très nombreux enzymes impliquées dans le métabolisme des glucides, des lipides et des protéines. C’est aussi un stabilisateur des membranes qui module la fonction des protéines membranaires et interfère avec l’action des autres cations bivalents. Il exerce des effets insulinomimétiques et favorise la déformabilité des hématies (globules rouges). Dans 13 études, le zinc sérique était au-dessous de la normale chez les athlètes et surtout chez les athlètes féminines. Certains sportifs ayant initialement une zincémie normale, présentent après 20 jours d’entraînement une zincémie abaissée ; après 3 ou 4 mois d’entraînement, la zincémie est abaissée d’environ 15 à 25 % de la valeur d’origine (des diminutions de 50 % ont même été signalées). Cette baisse est principalement liée, d’une part, à des apports nutritionnels insuffisants en zinc, et, d’autre part, à des pertes accrues de zinc dans la sueur (lors des sudations importantes pour les exercices prolongés et pratiqués en ambiace chaude) et dans les urines (45 à 80 % du zinc absorbé journellement).

À ceci s’ajoute des redistributions du zinc entre les compartiments et un piégeage par la réaction inflammatoire. Les hypozincémies s’accompagnent d’une faible déformabilité et d’une hyperaggrégabilité des hématies, d’une élévation de la viscosité sanguine. Accumulant les lactates, ces sujets carencés présentent une réponse lactatémique plus marquées avec un seuil lactique plus bas. La déficience en zinc entraîne une tendance à l’hypoglycémie, une fatiguabilité musculaire une réduction de la force isométrique et une baisse de la puissance maximale. De plus cette carence jouerait un rôle dans les déficits immunitaires des sportifs en méforme. Quelques études de supplémentation vont dans le sens ergogénique du zinc. L’administration de zinc (135 mg/j pendant 14 jours) a provoqué une augmentation (versus placebo) à la fois de la force isocinétique et de l’endurance isométrique. La prise de 18 mg/j de zinc permet à peine de maintenir une valeur sérique normale au cours de la pratique d’une activité de faible intensité. La dose nutritionnelle conseillée chez le sportif est de 20 à 30 mg/j (0,35 mg/kg/j).

EN CONCLUSION
Le nutriment ergogène le plus efficace est la créatine. Apportant un gain de masse maigre et une perte de masse grasse, il répondra aux attentes du sportif pratiquant une activité physique nécessitant rapidité et puissance explosive; par contre il ne sera pas adapté aux activités physiques d’endurance proprement-dit. Les acides aminés branchés, quant à eux, préviendront la perte de masse musculaire liés aux efforts prolongés ou effectués en altitude. Un acide aminé anticatabolique, la glutamine ou son acide alpha-cétonique, l’alpha cétoglutarate préviendra, le déficit immunitaire du sportif affiné. Le chrome favorisera la masse maigre, tandis que magnésium et le zinc, ayant un effet ergogène moindre, sont par contre essentiels au maintien d’une performance de qualité.

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