Hyperprolactinémie

JAJA

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J'ai découverts il y à environ 1 semaine par le biais d'une prise de sang que mon taux de prolactine était de 46 ng/ml ( la norme est entre 1-20 ng/ml. Mes symptômes sont dépression, baisse de libido, stress, anxiété, hyper-sensibilité, nausées, perte d’appétit et des fois l'inverse concernant l'appétit. Je crée donc cette discussion dans le but d'en savoir un peu plus sur cette pathologie, peut-être en avez vous entendu parlé...Ci-dessous un article concernant la prolactine :



La prolactine : de multiples actions aux mécanismes peu connus


La prolactine (PRL) est une hormone peptidique synthétisée et sécrétée par les cellules lactotropes qui représentent environ 20% de la population cellulaire antéhypophysaire. Elle forme avec l'hormone de croissance (GH) et l'hormone placentaire lactogéne (PL) une famille d'hormones peptidiques présentant d'importantes homologies structurales. Connue depuis longtemps comme étant l'hormone de la lactation, la prolactine exerce en outre de nombreuses fonctions dans le domaine de la reproduction mais aussi celui de l'immunité.
La première étape de son action est sa liaison à un récepteur membranaire. L'identification récente des ADN complémentaires (ADNc) codant pour les récepteurs de la PRL et de la GH a permis de mettre en évidence que les récepteurs tout comme les hormones forment une même famille. Cependant, peu de choses sont connues sur les mécanismes d'action de la prolactine, notamment sur les événements impliqués dans le transfert de l'information hormonale à l'intérieur de la cellule vers les gènes cibles.
L'objet de cette revue est donc de faire le point sur nos connaissances de la structure et l'expression de la prolactine, de rappeler les principales fonctions de la prolactine notamment chez l'homme, et à travers la description du récepteur de la prolactine d'appréhender quels peuvent être les mécanismes cellulaires et moléculaires mis en jeu dans l'action de l'hormone.

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Structure de la prolactine

La PRL est composée de 199 acides aminés (aa) chez l'homme et d'un poids moléculaire de 23 kDa. Elle présente de fortes homologies avec la GH (48% d'acides aminés similaires). Dans le sang, la prolactine se présente essentiellement sous forme monomérique tandis que les formes oligomériques, la "big" et la "bigbig" prolactine ne sont pas prises en compte dans les dosages radioimmunologiques tandis que leurs éventuelles activités biologiques ne sont pas connues.
Le gène de la PRL est situé sur le chromosome 6 chez l'humain. La prolactine est synthétisée dans les cellules lactotropes sous forme d'une molécule précurseur ou préprolactine possédant une séquence signal de 28 aa, cette séquence étant nécessaire pour le transport de l'hormone dans la cellule. Celle-ci cheminera ainsi dans la lumière du reticulum endoplasmique et l'appareil de Golgi avant de se concentrer dans les granules de sécrétion. La libération dans la circulation sanguine se fera par un processus d'exocytose qui correspond à la fusion de la membrane du granule avec la membrane plasmique.

Régulation de la synthèse et de la sécrétion

De très nombreux facteurs interviennent dans le contrôle de la biosynthèse et de la sécrétion de la prolactine. Ils sont soit d'origine hypothalamique soit d'origine périphérique (gonades, thyroïde). Leur connaissance est tout à fait fondamentale car elle permet de comprendre le mécanisme des hyperprolactinémies iatrogènes.

Le contrôle hypothalamique inhibiteur, exercé par la dopamine, est dominant. Ceci explique d'une part que les médicaments comme les neuroleptiques qui bloquent les récepteurs dopaminergiques peuvent entraîner une hyperprolactinémie tandis que la bromocriptine, agoniste de la dopamine, est le traitement médical de choix des hyperprolactinémies. D'autres facteurs hypothalamiques participent à l'inhibition de la sécrétion de la prolactine comme le GABA (acide gammaaminobutyrique) dont l'action inhibitrice est indépendante de la dopamine; enfin, il existe encore des controverses quant au rôle inhibiteur du GAP (GnRHassociated peptide) qui est libéré conjointement avec la GnRH.

Parmi les facteurs stimulateurs de la synthèse et la libération de PRL, aucun ne semble être dominant. Ainsi, la TRH, outre son action stimulatrice sur la TSH hypophysaire, augmente la sécrétion de PRL. Le VIP (vasointestinal peptide), l'angiotensine II et la bombésine exercent le même type d'action mais leur importance en physiologie est peu connue.

La régulation périphérique est dominée par les œstrogènes qui stimulent la synthèse et la sécrétion de PRL, expliquant ainsi l'hyperplasie hypophysaire communément observée au cours de la grossesse, la possible survenue d'hyperprolactinémie au décours de l'utilisation de contraception œstroprogestative. Enfin, les hormones thyroïdiennes inhibent la sécrétion de prolactine essentiellement par action directe sur la libération de la dopamine.

Ces différents contrôles permettent d'obtenir physiologiquement des taux de prolactine circulants entre 5 et 10 ng/ml chez l'homme et 5 à 15 ng/ml chez la femme.
La libération de prolactine par l'hypophyse se fait de façon pulsatile comme pour la plupart des hormones hypophysaires, le rythme de pulsatilité étant d'environ 90 minutes. Au cours de la journée, on note un cycle nycthéméral avec un pic nocturne de PRL plus tardif que celui de l'hormone de croissance. Il existe des fluctuations des taux de prolactine notamment chez la femme, à partir de la puberté, lors du cycle, avec des taux bas au cours de la phase folliculaire et un pic maximal au moment du pic ovulatoire.

De nombreuses situations physiologiques sont à l'origine d'une augmentation de la prolactinémie comme le stress, imposant ainsi le recueil de sang pour le dosage de prolactine 15 minutes après la pose du cathéter.

Enfin, rappelonsle, au cours de la grossesse. il est commun d'observer des taux circulants de prolactine supérieurs à 100 ng/ml.

Pathologie de la prolactine

Il existe trois grandes causes d'hyperprolactinémie: les hyperprolactinémies médicamenteuses, les adénomes à prolactine et enfin tout un ensemble de pathologies qui peuvent s'accompagner d'hyperprolactinémie.
Les médicaments les plus souvent impliqués sont ceux qui augmentent le taux de prolactine en bloquant les récepteurs dopaminergiques: ainsi, les phénothiazines, l'halopéridol mais aussi le metoclopramide sont les plus connus, mais il faut savoir aussi que certains antihypertenseurs comme l'otméthyldopa, les dérivés opiacés, certains antagonistes du récepteur de l'histamine de type H2 peuvent être à l'origine d'une hyperprolactinémie Tableau 1.

Tableau 1: MÉDICAMENTS RESPONSABLES D'UNE HYPERPROLACTINÉMIE
alpha,méthyldopa (Aldomet )
Amphétamines
Cimétidine (Tagamet )
Dérivés opiacés
Phénothiazines (Largactil)
Halopéridol (Haldol)
Métoclopramide (Primperan)
Dompéridone (Motilium)
Sulpiride (Dogmatil)

L'adénome à prolactine n'est pas la cause la plus fréquente, mais il doit être systématiquement recherché. Il s'agit d'une tumeur bénigne de l'hypophyse dont le diagnostic a été considérablement facilité par le perfectionnement de l'imagerie hypophysaire (scanner, IRM) puisque le seuil de détection d'un adénome est aujourd'hui de 3 mm. Le diagnostic d'adénome se fait sur la visualisation d'une hypodensité hypophysaire au scanner et arbitrairement on parle de "microadénome" lorsque la taille de l'image observée est inférieure à 10 mm et de "macroadénome" quand elle est supérieure. Cette distinction a son importance puisque l'attitude thérapeutique dépendra en grande partie de la taille de l'adénome découvert.
Outre l'adénome à prolactine, il existe un certain nombre de situations pathologiques au cours desquelles la prolactine peut augmenter Tableau 2

Tableau 2: FACTEURS AUGMENTANT LA SÉCRÉTION DE LA PROLACTINE CHEZ L'HOMME

Grossesse
Stress
Sommeil
Tumeurs hypophysaires:
. Prolactinome
Acromégalie
. Maladie de Cushing
. Adénomes mixtes sécrétant la PRL et la GH ou l'ACTH
Syndrome de section de tige:
. Granulomatoses
. Histiocytose, sarcoïdose,
. tuberculose de la tige pituitaire
. Adénomes non sécrétants
. Chirurgie, traumatisme crânien
Radiothérapie hypothalamique
Hyperthyroïdie
Insuffisance rénale

D'autres tumeurs hypophysaires que l'adénome à prolactine peuvent s'accompagner d'une sécrétion excessive de prolactine: il s'agit des adénomes mixtes à GH et PRL mais aussi les adénomes à ACTH. Il existe aussi un ensemble de pathologies tumorales ou systémiques qui sont à l'origine d'un syndrome dit de "section de la tige pituitaire", qui a entre autres effets de diminuer le contrôle inhibiteur de la dopamine sur la sécrétion de prolactine. Il s'agit ainsi du crâniopharyngiome, de localisations infiltratives de la tige pituitaire liée à la sarcoïdose ou à l'histiocytose. C'est aussi par ce mécanisme de "section de la tige" que les adénomes dits non sécrétants de l'hypophyse s'accompagnent volontiers d'une hyperprolactinémie généralement modérée.

Il est aussi important de savoir que l'hypothyroïdie est fréquemment associée à une hyperprolactinémie liée à une baisse de l'effet stimulateur qu'exercent les hormones thyroïdiennes sur la dopamine hypothalamique.

Enfin, l'insuffisance rénale chronique peut entraîner une hyperprolactinémie modérée du fait de la diminution de la clairance métabolique de la prolactine.

Actions de la prolactine

Plus de 85 actions biologiques ont été décrites pour la prolactine pouvant être classées en sept catégories: les actions associées à l'équilibre hydroélectrolytique; les effets sur la croissance et le développement; une action sur les fonctions de reproduction; des effets métaboliques; des effets sur le comportement; un rôle immunomodulateur et une action sur la peau.
Chez l'homme, l'action la mieux connue est celle exercée sur le développement de la glande mammaire et la lactogénèse.

La régulation endocrinienne de la lactation fait intervenir de nombreuses hormones qui agissent en association ou séquentiellement. La prolactine est indispensable à toutes les périodes de développement de la glande mammaire que sont la croissance de la glande, l'induction et l'entretien de la sécrétion lactée.

Pendant la période de croissance mammaire qui débute à la puberté, la prolactine est indispensable pour assurer une croissance des canaux alvéolaires. Cette action se fait en association avec les œstrogènes, la progestérone et les glucocorticoïdes.

Ensuite, la prolactine est nécessaire au développement lobuloalvéolaire qui s'effectue au terme de la première grossesse. La lactogénèse ou initiation de la sécrétion lactée correspond à la différenciation finale de la cellule mammaire et nécessite l'association de la prolactine, des glucocorticoldes, de l'insuline et des hormones thyroidiennes.

Enfin, la prolactine participe au maintien de la sécrétion lactée. Au niveau de la cellule mammaire, la prolactine stimule la biosynthèse des protéines, des lipides et des glucides du lait; néanmoins, l'action la plus étudiée concerne la régulation de la biosynthèse des protéines du lait (caséine, lactalbumine).
Outre son action sur la glande mammaire, la prolactine exerce de nombreuses actions sur la reproduction,

variables suivant les espèces. Ainsi, son rôle modulateur sur la pulsatilité de la GnRH est connu, expliquant le tableau clinique de troubles des règles observés lors des hyperprolactinémies. Il faut aussi noter que la prolactine exerce un rôle stimulateur sur la croissance des follicules ovariens, le nombre de récepteurs de la LH du testicule dès le début de la puberté ou de l'ovaire pendant la phase lutéale.
Plus récemment, de nombreux travaux se sont intéressés à l'implication de la prolactine sur le système immunitaire.

L'hypophysectomie expérimentale chez le rat s'accompagne ainsi d'une diminution de la réponse immunitaire, restaurée par l'adjonction de prolactine. La mise en évidence de récepteurs de la prolactine et d'une synthèse de prolactine dans les lymphocytes périphériques humains et l'existence d'une stimulation de la prolifération lymphocytaire chez le rat sous l'effet de la prolactine renforcent l'idée que la prolactine exerce un rôle immunomodulateur important. De plus l'implication de la prolactine dans certaines pathologies autoimmunes a été aussi avancée avec une efficacité de la bromocriptine dans des lupus ou des uvéites autoimmunes chez le rat.

Enfin, il a été démontré que la prolactine exerçait une action régulatrice sur la synthèse d'une protéine, la PIP (Prolactin Inducible Protein) dont la particularité est d'avoir été mise en évidence dans la glande mammaire saine ou tumorale.

A travers ces différents exemples de fonctions qu'exerce la prolactine, il est important de ne plus considérer seulement la prolactine comme l'hormone de la lactation. Sa synthèse par d'autres organes comme le placenta ou les lymphocytes nous laissent penser que la prolactine peut être considérée comme un facteur de croissance exerçant aussi des fonctions autocrine et paracrine.
Les mécanismes d'action de la prolactine sont peu connus. Néanmoins, la connaissance de la structure du récepteur de la prolactine devrait permettre progressivement de découvrir quelles sont les séquences impliquées dans l'action biologique de cette hormone.

Distribution et régulation des récepteurs

Les récepteurs de la prolactine sont présents dans un grand nombre de tissus comme la glande mammaire, le rein, l'ovaire qui sont des organes cibles connus. Le foie aussi est riche en récepteurs de la prolactine mais moins qu'en récepteurs de la GH; enfin, les organes lymphoïdes comme le thymus, la rate, les ganglions et la moelle osseuse en sont pourvus aussi.
Les récepteurs de la prolactine ont été retrouvés non seulement sur les membranes plasmiques mais aussi dans les fractions de l'appareil de Golgi et le cytoplasme témoignant probablement d'une synthèse et d'une dégradation rapide avant même que le récepteur ne soit occupé par la prolactine; plus récemment, une forme soluble du récepteur a été mise en évidence dans le lait.
La régulation hormonale des récepteurs est complexe et différente suivant le tissu cible. Dans la glande mammaire le nombre de récepteurs augmente avec la lactation, limité par l'action inhibitrice de la progestérone. Dans le foie, les œstrogènes et l'hormone de croissance stimulent le nombre de récepteurs tandis que la testostérone stimule son nombre dans la prostate. Il est probable que le contrôle de l'expression de ces récepteurs s'exerce le plus souvent par le biais de l'hormone ellemême, la prolactine pouvant exercer un effet de régulation positive ou négative sur son propre récepteur, l'effet dépendant de la concentration de la prolactine dans le tissu cible et de la durée d'exposition du tissu à l'hormone.

Conclusion

La prolactine est une hormone dont la physiologie est actuellement de mieux en mieux connue permettant de comprendre certaines anomalies de sa synthèse et de sa sécrétion qui aboutissent ainsi au tableau d'hyperprolactinémie, fréquent motif de consultation en gynécologie endocrinienne. Outre son action sur la lactation et la reproduction, la prolactine exerce un faisceau d'autres actions biologiques variables suivant les espèces.
La prolactine agit après liaison à son récepteur membranaire. Celui-ci a été retrouvé dans nombre de tissus cibles mais aussi dans des organes non connus à ce jour comme étant la cible de la prolactine (cas des organes lymphoides) renforçant l'idée que la prolactine est bel et bien une hormone plurifonctionnelle.
La connaissance de la structure du récepteur de la prolactine devrait permettre, grâce à des expériences de mutagénèse dirigée et la mise au point de tests fonctionnels, de cerner les domaines fondamentaux du récepteur dans la reconnaissance de l'hormone mais surtout dans la transduction du message hormonal.
A ce jour, aucun second messager n'a été précisément impliqué dans l'action d'une telle hormone; d'ailleurs, comptetenu de la diversité des actions de la prolactine, on peut raisonnablement penser que plusieurs seconds messagers peuvent intervenir en fonction du type de récepteur impliqué (forme courte ou longue) et donc du tissu cible concerné.

source : Ph. Touraine, P. A. Kelly
INSERM U344, Endocrinologie moléculaire, Faculté de Médecine Necker Enfants malades
Paris
 

dvdpomier

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Re : Hyperprolactinémie

ca me semble beaucoups d effets secondaire pour un taux que de 46.... mais bon on est tous différents , va voir un médecins se sera le mieux
 

Pistil

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Re : Hyperprolactinémie

Il me semble indispensable pour toi de commencer déjà par en parler à ton médecin, si ce n'est pas déjà le cas.

Si as utilisé, où que tu utilises encore aujourd'hui certaines molécules, ses résultats sont bien souvent prévisibles.

Si tu ne présentes aucuns signes de gynécomastie, l'usage d’anti prolactine n'est pas forcement indispensable.

Les symptômes que tu évoques ne sont pas nécessairement dû qu'à un seul maux, notre organisme est bien souvent plus complexe que cela.

Dans un premier temps je te conseillerai de te supplémenter en Vitamine B6 50mg/j, associé à une plante pour ses vertus sur le prolactinémie : Vitex. Tu trouveras tout ceci sans problèmes sur iHerb. ;)
 

JAJA

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Re : Hyperprolactinémie

D'abord merci pour l’intérêt porté au sujet, ensuite c'est un urologue qui m'a prescrit ces analyses sanguines j'avais notamment la testostérone bio-disponible qui est de 1,52 ng/ml et la moyenne des 20-35 ans est de 1,00-3,70 ng/ml. Je retourne voir le spécialiste dans la semaine, je pense que je vais faire un IRM et j'irais surement voir un Endocrinologue...

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Je précise que je n'ai jamais pris d'anabolisants et j'imagine que ça se voit ^^

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Et comme tu dis Pistil il y a surement d'autres éléments déclencheurs pour ce qui est des symptômes ressentis.
 
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