L’ENTOMOPHAGIE
POURQUOI MANGER DES INSECTES
L’entomophagie (le fait de manger des insectes) est une pratique contemporaine dans plus d’une centaine de pays sur la planète : Mexique, Thailande, Laos, Afrique du sud, Botswana, Colombie, Venezuela,…
Dans la plupart des cas, ces insectes comestibles tiennent une part importante dans le régime alimentaire des populations concernées.
Mais pourquoi donc ?
« Un goût très apprécié »
Les insectes comestibles présentent une variété de textures et de saveurs aussi importante qu’il y a d’espèces comestibles (plus de 1500).« Un goût très apprécié »
Cependant, très souvent, ils sont préparés pour présenter un croustillant, voire un croquant, très agréable en bouche. Leur goût est en général assez léger et permet aux épices les accompagnant de s’exprimer au maximum.
Ce sont ces caractéristiques gustatives qui en font un met très apprécié dans de nombreux pays.
En Thailande, par exemple, contrairement aux idées reçues, la raison principale de manger des insectes est leur goût très recherché loin devant le poids culturel ou le manque de ressources alimentaires
(voir l’étude du professeur Yupa Hanboonsong, edible insects and associated food habits in Thailand, 2008, FAO).
« Un cocktail nutritif extrêmement sain »
Un des avantages principaux des insectes comestibles, et c’est peut-être le plus connu, est qu’ils sont en général composés de beaucoup de protéines.
En fonction des espèces, le taux varie bien sûr mais il avoisine très souvent 60 % de protéines en poids sec (article du Dr DeFoliart, « Insects as food », 1992).
C’est une des raisons pour laquelle la FAO encourage fortement l’entomophagie; elle publie un tableau résumant cette caractéristique dans son codex alimentarius dédié aux insectes (valeurs en poids et pour 100g):
On constate que le taux de protéines dans les insectes comestibles est en général comparable à celui de la viande de bœuf et dans certains cas il est même nettement supérieur (sauterelles et grillons).
La qualité des protéines présentes dans nos insectes comestibles et leur digestibilité est également excellente (Étude du Dr Ramos-Elorduy, Nutritional value of edible insects from the state of Oaxaca Mexico, 1997).
En complément de cette nature super protéinée, les insectes comestibles sont souvent riches en vitamines et minéraux.
On constate des taux importants de fer, phosphate, calcium et potassium chez le grillon et la sauterelle (étude du professeur Yhoung-Aree, edible insects in Thailand : nutritional values and health concerns, 2008) et une importante présence de vitamines A, B2 et C dans la composition de nombreux orthoptères (grillon, sauterelles,…) et lépidoptères (vers à soie, vers de bambou,…) (étude du professeur Banjo, Olabisi Onabanjo University, Nigeria, 2006).
Enfin, et ce qui ne gâche rien, les insectes possèdent un ratio d’acides gras saturés par rapport aux acides gras insaturés très proches de l’idéal théorique ( étude de Paoletti et autres de 2013) recommandé par l’EFSA et la FAO (FAO, food and nutrition paper 91, 2008).
Plus d’infos (lien vers les études et d’autres sites : http://www.fao.org/forestry/edibleinsects/fr/ )
« Une solution d’avenir écologique »
Comme l’exprime la FAO depuis plusieurs années (rapport FAO, forest insects, 2008), les insectes comestibles représentent une formidable ressource écologique pour nourrir une grande partie de l’humanité.
Les problèmes actuels répandus de sous-nutrition et malnutrition ainsi que les projections démographiques pour la planète d’ici 2050 (estimation des Nations Unies de 9 milliards d’humains) laissent envisager un futur assez difficile pour nos enfants si les choses restent comme elles sont.
Heureusement nous avons différentes solutions à notre disposition et manger des insectes est l’une des plus efficaces et des plus écologiques.
Les insectes comestibles ont des cycles de reproduction très courts (environ 2 mois pour le grillon) et un taux de reproduction très élevé (environ 1300 œufs en 3 à 4 semaines de gestation pour le grillon) en comparaison du bétail conventionnel.
Ces deux caractéristiques permettent d’envisager de nourrir une grande quantité d’humains et de le faire de façon naturelle, de façon « bio ».
D’autre part, les insectes sont des animaux à sang froid et possèdent ainsi un taux de conversion alimentaire extrêmement élevé.
En effet, lorsqu’il faut 10 kg de végétaux pour obtenir 1 kg de protéines de bœuf, il ne faut que 2 kg de végétaux pour obtenir le même kg de protéines d’insectes comestibles (étude du Dr DeFoliart, comparaison of diets for mass-rearing acheta domesticus…, 1991).
De plus, la surface nécessaire pour faire un élevage d’insectes comestibles est très inférieure à celle nécessaire aux élevages de bétail conventionnel.
Ceci a un énorme impact alimentaire et écologique. Premièrement, une grande quantité de surfaces agraires est ainsi libérée pour revenir à des cultures vivrières pour l’homme et non pour le bétail et deuxièmement la facture énergétique pour produire 1 kg de protéine est grandement réduite.
Les émissions de gaz à effets de serre liées à un élevage d’insectes comestibles sont bien inférieures à celles observées dans un élevage porcin par exemple et jusqu’à 100 fois inférieures à celle observées dans un élevage bovin (étude du professeur Van Huis, an exploration on greenhouse gas and ammonia …, 2012).
Les émissions d’ammoniac sont elles aussi bien inférieures.