Bonsoir les MEM's , voici pour vous un article sur le traitement par concentrés plaquettaires.
Un moyen de guérir des pathologies très dérangeantes .
Bonne lecture , vous allez voir , c'est très intéressant ! :nice:
Par le docteur Yves Guglielmetti
CMC Paris V
36, Bd Saint Marcel
75005 Paris 5
Historique des concentrés plaquettaires
Les concentrés plaquettaires PRP sont à l’origine des dérivés du sang utilisés en hématologie pour la prévention et le traitement des hémorragies dues à des thrombopénies graves d’origine centrale.
Les concentrés plaquettaires utilisés comme adjuvants chirurgicaux puis en traumatologie du sport ont été arbitrairement dénommés PRP comme les concentrés plaquettaires standards de l’hématologie transfusionnelle.
Selon les fabricants de matériel et les auteurs, différents termes sont employés pour définir ces concentrés plaquettaires : PRP (Platelet Rich Plasma ou Plasma Riche en Plaquettes), cPRP (concentrated PRP), PRGF (Plasma Rich in Growth factors, plasma riche en facteurs de croissance), sang autologue, Endoret (Endogenous Regenerative Technology) aux USA. Nous verrons que ces concentrés sont variables dans leur composition, en terme de concentration en facteurs de croissance, en fibrinogène, en plaquettes, voir par la présence de leucocytes ou de granulocytes, ou encore de l’utilisation d’un activateur.
Les premières utilisations de concentrés plaquettaires autologues, le PRF (Platelet Rich Fibrin, sang total sans anticoagulant) remontent aux années 1970 dans les indications de chirurgie maxillo-faciale par Matras H. (2). L’utilisation de ce procédé s’est largement développée dans les années 1990 comme adjuvant chirurgical en Asie, en Amérique du Nord et en Europe (3,4,5), pour prendre une place importante en traumatologie du sport depuis une dizaine d’années.
Les indications sont nombreuses, d’abord comme adjuvant chirurgical dans les réparations tendineuses, osseuses et ligamentaires, puis médicales dans les tendinopathies, les lésions ligamentaires ou musculaires et les chondropathies traumatiques ou dégénératives.
Principe de base scientifique - mécanisme d’action
Les mécanismes naturels de la cicatrisation sur un organisme en cas de lésion vasculaire sont les suivants : activation puis agrégation plaquettaire, stabilisation de la fibrine permettant la formation d’un thrombus (caillot) et libération de facteurs de croissance, stimulant la prolifération cellulaire et ainsi la cicatrisation.
Le principe du traitement par PRP est de reproduire ces mécanismes de cicatrisation et de régénération tissulaire par injection dans le tissu lésé de plasma sanguin autologue concentré en plaquettes. Ce tissu peut être un tendon, un ligament, un muscle, un os ou une articulation. L’utilisation est purement médicale ou accompagne un geste chirurgical.
La préparation de PRP nécessite un prélèvement sanguin, qui est centrifugé pour séparer le plasma pauvre en plaquette (PPP,5%) en surface, le plasma riche en plaquette et en fibrinogène (PRP, 40%) au milieu, des granulocytes et des leucocytes au fond du tube (55%). Le séparateur cellulaire permet d’augmenter la concentration des plaquettes de l’ordre de 200% et des facteurs de croissance contenus dans leurs alpha- granules de 200 à 600%. Selon le matériel utilisé et la simple ou double centrifugation, la composition du PRP peut être variable en termes de concentration de plaquettes et de facteurs de croissance ; il ne doit contenir ni granulocytes, ni leucocytes et ne doit pas être coagulé.
Certains utilisent un activateur (thrombine bovine ou chlorure de calcium) permettant la gélification du concentré plaquettaire par la polymérisation du fibrinogène, qui constituera une trame de fibrine aux propriétés hémostatiques et adhésives particulièrement intéressantes dans les indications chirurgicales. Par ailleurs l’activation permettrait une libération plus lente et plus prolongée des facteurs de croissance. La thrombine bovine a été abandonnée en raison des risques de coagulopathie auto-immune qu’elle provoque.
L’utilisation d’un anesthésique local avant l’injection du PRP n’est pas recommandée par la majorité des auteurs, il modifierait le pH local, hors le PRP est très ph-dépendant.
Le plasma concentré en plaquettes est ensuite réinjecté dans la zone pathologique. Ces plaquettes libèrent des facteurs de croissance en grand nombre, permettant la cicatrisation des tissus lésés en stimulant les cellules souches locales, et réduisent inflammation et hémorragie. L’hypothèse physiopathologique est que ce sont le TGF β (transforming growth factor β) et le bFGF ( basic fibroblast growth factor) qui agissent comme des médiateurs humoraux pour déclencher la cascade de la cicatrisation (1). D’autres facteurs interviennent dans la prolifération, la différenciation et la migration cellulaires ou encore dans l’angiogénèse, comme le PDGF (platelet-derived growth factor), le ECGF (endothelial cell growth factor), le PD-EGF (platelet-derived epithelial growth factor), les IGF–I, II (insuline-like growth factor), le VEGF (vascular endothelial growth factor) et le ECGF (endothelial cell growth factor). Les granules alpha des plaquettes contiennent également des molécules bios actives comme la sérotonine, l’histamine, la dopamine, les adénosines, le calcium, les catécholamines, qui jouent un rôle biologique fondamental dans les trois les phases de la réparation (inflammation, prolifération, remodelage). De ces propriétés ont découlé un grand nombre d’indications thérapeutiques qu’il convient de mieux évaluer.
Les concentrés plaquettaires auraient des propriétés bactériostatiques, mise en évidence sur le Staphylocoque epidermidis et le Staphylocoque aureus, réduisant ainsi les risques de contamination microbiale de la zone traitée (Endoret de Biotechnology Institute).
Les AINS ne doivent pas être utilisés dans les deux semaines qui suivent l’injection de PRP, ils risquent d’inhiber l’action des prostaglandines et ainsi les effets stimulateurs du PRP. En cas de douleur, on aura recours au paracétamol et l‘application régulière de glace.
Les études publiées en traumatologie du sport
C’est en chirurgie maxillo-faciale que la bibliographie est la plus riche sur l’effet cicatrisant du PRP, avec une première publication de H. Matras (2) en 1985 et depuis de nombreuses publications de Marx RE (5) et J. Choukroun en France (15).
Les études sont nombreuses en traumatologie du sport, cherchant à démontrer l’efficacité des injections de PRP dans les lésions musculaires (7), les tendinopathies chroniques (6, 10, 13, 16, 17, 18) et dans de nombreuses indications chirurgicales (9, 11).
La tendinopathie épicondylienne a fait l’objet de plusieurs études, j’ai retenu celles d’Al Mishra et Pavelko (13) et d’Edwards SG et Calandruccio (6). Les patients traités par PRP sont des échecs au traitement médical bien conduit, incluant la kinésithérapie, les infiltrations et la contention. Le diagnostic est confirmé par une IRM ou une échographie. Le traitement par PRP est toujours suivi du protocole habituel de renforcement musculaire excentrique et retour progressif aux activités en 6 à 8 semaines. L’étude de Mishra et Pavelko en 2006 inclut 20 patients, 15 traités par PRP et 5 pour le groupe contrôle traités par la seule injection d’un anesthésique local. Dans le groupe traité, il note 60% d’amélioration à 8 semaines, 81% à 6 mois, 93% en fin de suivi (12-38 mois). 3 patients du groupe contrôle sont sortis de l’étude ne permettant pas de faire une étude comparative. Edwards et Calandruccio en 2003 rapportent 79% de bons résultats sur une étude incluant 22 patients traités par du sang total non centrifugé, sans groupe contrôle.
La tendinopathie achilléenne est souvent retrouvée en pathologie sportive, avec un échec fréquent des traitements conservateurs, 25 et 45% selon les études, offrant au PRP une prometteuse alternative au traitement chirurgical. Elle regroupe plusieurs entités, la tendinopathie corporéale, l’entésopathie et la péritendinite, parfois associées. La tendinopathie corporéale est générée par des micotraumatismes répétés sur une zone hypovascularisée, conduisant parfois à la rupture. L’hypothèse est que le PRP pourrait permettre la revascularisation et améliorer la cicatrisation tendineuse. Une seule étude de R.J. de Vos (10) a retenu mon attention, randomisée, en double-aveugle, avec un groupe traité (27 patients) et un groupe contrôle (27 patients traités par solution saline), avec des résultats équivalents dans le groupe traité et le groupe témoin. Deux reproches peuvent être fait sur le protocole thérapeutique, l’utilisation d’un anesthésique local qui perturberait l’efficacité du PRP et un traitement unique par PRP alors que les recommandations, issues des analyses histologiques, recommandent 3 injections à une semaine d’intervalle. Miquel Sanchez a publié une petite série en 2007 (9), utilisant le PRP comme adjuvant chirurgical dans la rupture du tendon d’Achille.
La fasciite plantaire a fait l’objet d’une publication par Barret et Erredge en 2004 (14) sur une petite série de 9 patients résistants au traitement médical habituel, injectés sous contrôle échographique, obtenant 77,9% de guérison à 1 an, sans groupe contrôle. Le traitement médical n’incluait pas le traitement par ondes de choc extracorporelles qui donnent d‘excellents résultats et doit être un préalable au PRP. R.J. Devos (10) a retenu 3 études (16, 17, 18) pour leur méthodologie de qualité, avec des résultats mitigés.
La tendinopathie patellaire chronique ou jumper’s knee est une pathologie sportive parfois invalidante pour les athlètes. Moins invasif et avec des suites courtes, le PRP peut présenter une alternative intéressante à la chirurgie dans ces tendinopathies rebelles, résistantes au traitement médical bien conduit incluant physiothérapie, massage transversal profond, AINS et travail dynamique excentrique. Je n’ai retenu aucune étude sérieuse.
Sanchez et al(19) ont étudié, de manière prospective, l’efficacité de l‘injection intra articulaire de PRGF dans la gonarthrose sur 30 patients comparés à un groupe contrôle de 30 patients traités par l’injection intra articulaire d’acide hyaluronique, 3 injections à une semaine d’intervalle, obtenant 33,4% de résultats positifs sur la douleur à 5 semaines dans le groupe PRGF et 10% dans le groupe acide hyaluronique. Les effets bénéfiques à 6 et 12 mois n’ont pas été analysés, relativisant l’intérêt de cette étude.
PRP et dopage
A compter de 2011, l’usage des préparations dérivées des plaquettes (PRP) a été retiré de la liste des interdictions par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA), y compris en intramusculaire.
Conclusion
L’utilisation du PRP remonte à près de 30 ans en chirurgie maxillo-faciale. Son utilisation s’est largement répandu en traumatologie du sport depuis une dizaine d’années, comme alternative à la chirurgie ou comme adjuvant chirurgical. De nombreuses études ont été réalisées, peu de qualité irréprochable (petites séries, pas de groupe contrôle).
Les risques de complications liées à l’utilisation du PRP sont faibles, d’abord parce le produit, issu du propre sang du patient, n’a pas de risque de rejet ou d’allergie. Le seul risque inhérent à toute injection est infectieux, probablement inférieur à celui des infiltrations de corticoïde du fait des propriétés bactériostatiques du PRP et de l’utilisation d’un matériel en circuit fermé, du prélèvement à l’injection. Quant à l’effet tératogène de l’injection de facteurs de croissance autologues il est tout à fait théorique et jamais observé par les auteurs.
Les concentrés plaquettaires, nous l’avons vu, ne sont pas standardisés, tant sur la concentration en facteurs de croissance, la présence ou non de leucocytes ou de granulocytes, que l’activation ou non par le chlorure de calcium. Les protocoles thérapeutiques sont variables, l’utilisation d’un anesthésique local, le nombre d’injections (1 à 3), le délai entre chaque injection et dans les lésions musculaires le délai par rapport à la lésion initiale sont mal définis. Le guidage radiologique ou échographique du geste est inconstant.
Il est à présent indispensable de mieux connaître la composition des différents concentrés plaquettaires, de comparer leur efficacité, de préciser les protocoles thérapeutiques et de mieux définir les indications. Plusieurs études françaises sont en cours sur l’utilisation du PRP dans les épicondylites latérales, les tendinopathies achilléennes et patellaires, la réparation chirurgicale de la coiffe des rotateurs. Nous attendons avec impatience les publications avant de nous réjouir totalement de ce traitement très prometteur.
Source : http://chirurgiedusport.com/Traitem..._scientifique-f-4-c-2338-sc-108-a-760188.html
Un moyen de guérir des pathologies très dérangeantes .
Bonne lecture , vous allez voir , c'est très intéressant ! :nice:
PRP – concentrés plaquettaires
Dossier scientifique
Dossier scientifique
Par le docteur Yves Guglielmetti
CMC Paris V
36, Bd Saint Marcel
75005 Paris 5
Historique des concentrés plaquettaires
Les concentrés plaquettaires PRP sont à l’origine des dérivés du sang utilisés en hématologie pour la prévention et le traitement des hémorragies dues à des thrombopénies graves d’origine centrale.
Les concentrés plaquettaires utilisés comme adjuvants chirurgicaux puis en traumatologie du sport ont été arbitrairement dénommés PRP comme les concentrés plaquettaires standards de l’hématologie transfusionnelle.
Selon les fabricants de matériel et les auteurs, différents termes sont employés pour définir ces concentrés plaquettaires : PRP (Platelet Rich Plasma ou Plasma Riche en Plaquettes), cPRP (concentrated PRP), PRGF (Plasma Rich in Growth factors, plasma riche en facteurs de croissance), sang autologue, Endoret (Endogenous Regenerative Technology) aux USA. Nous verrons que ces concentrés sont variables dans leur composition, en terme de concentration en facteurs de croissance, en fibrinogène, en plaquettes, voir par la présence de leucocytes ou de granulocytes, ou encore de l’utilisation d’un activateur.
Les premières utilisations de concentrés plaquettaires autologues, le PRF (Platelet Rich Fibrin, sang total sans anticoagulant) remontent aux années 1970 dans les indications de chirurgie maxillo-faciale par Matras H. (2). L’utilisation de ce procédé s’est largement développée dans les années 1990 comme adjuvant chirurgical en Asie, en Amérique du Nord et en Europe (3,4,5), pour prendre une place importante en traumatologie du sport depuis une dizaine d’années.
Les indications sont nombreuses, d’abord comme adjuvant chirurgical dans les réparations tendineuses, osseuses et ligamentaires, puis médicales dans les tendinopathies, les lésions ligamentaires ou musculaires et les chondropathies traumatiques ou dégénératives.
Principe de base scientifique - mécanisme d’action
Les mécanismes naturels de la cicatrisation sur un organisme en cas de lésion vasculaire sont les suivants : activation puis agrégation plaquettaire, stabilisation de la fibrine permettant la formation d’un thrombus (caillot) et libération de facteurs de croissance, stimulant la prolifération cellulaire et ainsi la cicatrisation.
Le principe du traitement par PRP est de reproduire ces mécanismes de cicatrisation et de régénération tissulaire par injection dans le tissu lésé de plasma sanguin autologue concentré en plaquettes. Ce tissu peut être un tendon, un ligament, un muscle, un os ou une articulation. L’utilisation est purement médicale ou accompagne un geste chirurgical.
La préparation de PRP nécessite un prélèvement sanguin, qui est centrifugé pour séparer le plasma pauvre en plaquette (PPP,5%) en surface, le plasma riche en plaquette et en fibrinogène (PRP, 40%) au milieu, des granulocytes et des leucocytes au fond du tube (55%). Le séparateur cellulaire permet d’augmenter la concentration des plaquettes de l’ordre de 200% et des facteurs de croissance contenus dans leurs alpha- granules de 200 à 600%. Selon le matériel utilisé et la simple ou double centrifugation, la composition du PRP peut être variable en termes de concentration de plaquettes et de facteurs de croissance ; il ne doit contenir ni granulocytes, ni leucocytes et ne doit pas être coagulé.
Certains utilisent un activateur (thrombine bovine ou chlorure de calcium) permettant la gélification du concentré plaquettaire par la polymérisation du fibrinogène, qui constituera une trame de fibrine aux propriétés hémostatiques et adhésives particulièrement intéressantes dans les indications chirurgicales. Par ailleurs l’activation permettrait une libération plus lente et plus prolongée des facteurs de croissance. La thrombine bovine a été abandonnée en raison des risques de coagulopathie auto-immune qu’elle provoque.
L’utilisation d’un anesthésique local avant l’injection du PRP n’est pas recommandée par la majorité des auteurs, il modifierait le pH local, hors le PRP est très ph-dépendant.
Le plasma concentré en plaquettes est ensuite réinjecté dans la zone pathologique. Ces plaquettes libèrent des facteurs de croissance en grand nombre, permettant la cicatrisation des tissus lésés en stimulant les cellules souches locales, et réduisent inflammation et hémorragie. L’hypothèse physiopathologique est que ce sont le TGF β (transforming growth factor β) et le bFGF ( basic fibroblast growth factor) qui agissent comme des médiateurs humoraux pour déclencher la cascade de la cicatrisation (1). D’autres facteurs interviennent dans la prolifération, la différenciation et la migration cellulaires ou encore dans l’angiogénèse, comme le PDGF (platelet-derived growth factor), le ECGF (endothelial cell growth factor), le PD-EGF (platelet-derived epithelial growth factor), les IGF–I, II (insuline-like growth factor), le VEGF (vascular endothelial growth factor) et le ECGF (endothelial cell growth factor). Les granules alpha des plaquettes contiennent également des molécules bios actives comme la sérotonine, l’histamine, la dopamine, les adénosines, le calcium, les catécholamines, qui jouent un rôle biologique fondamental dans les trois les phases de la réparation (inflammation, prolifération, remodelage). De ces propriétés ont découlé un grand nombre d’indications thérapeutiques qu’il convient de mieux évaluer.
Les concentrés plaquettaires auraient des propriétés bactériostatiques, mise en évidence sur le Staphylocoque epidermidis et le Staphylocoque aureus, réduisant ainsi les risques de contamination microbiale de la zone traitée (Endoret de Biotechnology Institute).
Les AINS ne doivent pas être utilisés dans les deux semaines qui suivent l’injection de PRP, ils risquent d’inhiber l’action des prostaglandines et ainsi les effets stimulateurs du PRP. En cas de douleur, on aura recours au paracétamol et l‘application régulière de glace.
Les études publiées en traumatologie du sport
C’est en chirurgie maxillo-faciale que la bibliographie est la plus riche sur l’effet cicatrisant du PRP, avec une première publication de H. Matras (2) en 1985 et depuis de nombreuses publications de Marx RE (5) et J. Choukroun en France (15).
Les études sont nombreuses en traumatologie du sport, cherchant à démontrer l’efficacité des injections de PRP dans les lésions musculaires (7), les tendinopathies chroniques (6, 10, 13, 16, 17, 18) et dans de nombreuses indications chirurgicales (9, 11).
La tendinopathie épicondylienne a fait l’objet de plusieurs études, j’ai retenu celles d’Al Mishra et Pavelko (13) et d’Edwards SG et Calandruccio (6). Les patients traités par PRP sont des échecs au traitement médical bien conduit, incluant la kinésithérapie, les infiltrations et la contention. Le diagnostic est confirmé par une IRM ou une échographie. Le traitement par PRP est toujours suivi du protocole habituel de renforcement musculaire excentrique et retour progressif aux activités en 6 à 8 semaines. L’étude de Mishra et Pavelko en 2006 inclut 20 patients, 15 traités par PRP et 5 pour le groupe contrôle traités par la seule injection d’un anesthésique local. Dans le groupe traité, il note 60% d’amélioration à 8 semaines, 81% à 6 mois, 93% en fin de suivi (12-38 mois). 3 patients du groupe contrôle sont sortis de l’étude ne permettant pas de faire une étude comparative. Edwards et Calandruccio en 2003 rapportent 79% de bons résultats sur une étude incluant 22 patients traités par du sang total non centrifugé, sans groupe contrôle.
La tendinopathie achilléenne est souvent retrouvée en pathologie sportive, avec un échec fréquent des traitements conservateurs, 25 et 45% selon les études, offrant au PRP une prometteuse alternative au traitement chirurgical. Elle regroupe plusieurs entités, la tendinopathie corporéale, l’entésopathie et la péritendinite, parfois associées. La tendinopathie corporéale est générée par des micotraumatismes répétés sur une zone hypovascularisée, conduisant parfois à la rupture. L’hypothèse est que le PRP pourrait permettre la revascularisation et améliorer la cicatrisation tendineuse. Une seule étude de R.J. de Vos (10) a retenu mon attention, randomisée, en double-aveugle, avec un groupe traité (27 patients) et un groupe contrôle (27 patients traités par solution saline), avec des résultats équivalents dans le groupe traité et le groupe témoin. Deux reproches peuvent être fait sur le protocole thérapeutique, l’utilisation d’un anesthésique local qui perturberait l’efficacité du PRP et un traitement unique par PRP alors que les recommandations, issues des analyses histologiques, recommandent 3 injections à une semaine d’intervalle. Miquel Sanchez a publié une petite série en 2007 (9), utilisant le PRP comme adjuvant chirurgical dans la rupture du tendon d’Achille.
La fasciite plantaire a fait l’objet d’une publication par Barret et Erredge en 2004 (14) sur une petite série de 9 patients résistants au traitement médical habituel, injectés sous contrôle échographique, obtenant 77,9% de guérison à 1 an, sans groupe contrôle. Le traitement médical n’incluait pas le traitement par ondes de choc extracorporelles qui donnent d‘excellents résultats et doit être un préalable au PRP. R.J. Devos (10) a retenu 3 études (16, 17, 18) pour leur méthodologie de qualité, avec des résultats mitigés.
La tendinopathie patellaire chronique ou jumper’s knee est une pathologie sportive parfois invalidante pour les athlètes. Moins invasif et avec des suites courtes, le PRP peut présenter une alternative intéressante à la chirurgie dans ces tendinopathies rebelles, résistantes au traitement médical bien conduit incluant physiothérapie, massage transversal profond, AINS et travail dynamique excentrique. Je n’ai retenu aucune étude sérieuse.
Sanchez et al(19) ont étudié, de manière prospective, l’efficacité de l‘injection intra articulaire de PRGF dans la gonarthrose sur 30 patients comparés à un groupe contrôle de 30 patients traités par l’injection intra articulaire d’acide hyaluronique, 3 injections à une semaine d’intervalle, obtenant 33,4% de résultats positifs sur la douleur à 5 semaines dans le groupe PRGF et 10% dans le groupe acide hyaluronique. Les effets bénéfiques à 6 et 12 mois n’ont pas été analysés, relativisant l’intérêt de cette étude.
PRP et dopage
A compter de 2011, l’usage des préparations dérivées des plaquettes (PRP) a été retiré de la liste des interdictions par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA), y compris en intramusculaire.
Conclusion
L’utilisation du PRP remonte à près de 30 ans en chirurgie maxillo-faciale. Son utilisation s’est largement répandu en traumatologie du sport depuis une dizaine d’années, comme alternative à la chirurgie ou comme adjuvant chirurgical. De nombreuses études ont été réalisées, peu de qualité irréprochable (petites séries, pas de groupe contrôle).
Les risques de complications liées à l’utilisation du PRP sont faibles, d’abord parce le produit, issu du propre sang du patient, n’a pas de risque de rejet ou d’allergie. Le seul risque inhérent à toute injection est infectieux, probablement inférieur à celui des infiltrations de corticoïde du fait des propriétés bactériostatiques du PRP et de l’utilisation d’un matériel en circuit fermé, du prélèvement à l’injection. Quant à l’effet tératogène de l’injection de facteurs de croissance autologues il est tout à fait théorique et jamais observé par les auteurs.
Les concentrés plaquettaires, nous l’avons vu, ne sont pas standardisés, tant sur la concentration en facteurs de croissance, la présence ou non de leucocytes ou de granulocytes, que l’activation ou non par le chlorure de calcium. Les protocoles thérapeutiques sont variables, l’utilisation d’un anesthésique local, le nombre d’injections (1 à 3), le délai entre chaque injection et dans les lésions musculaires le délai par rapport à la lésion initiale sont mal définis. Le guidage radiologique ou échographique du geste est inconstant.
Il est à présent indispensable de mieux connaître la composition des différents concentrés plaquettaires, de comparer leur efficacité, de préciser les protocoles thérapeutiques et de mieux définir les indications. Plusieurs études françaises sont en cours sur l’utilisation du PRP dans les épicondylites latérales, les tendinopathies achilléennes et patellaires, la réparation chirurgicale de la coiffe des rotateurs. Nous attendons avec impatience les publications avant de nous réjouir totalement de ce traitement très prometteur.
Source : http://chirurgiedusport.com/Traitem..._scientifique-f-4-c-2338-sc-108-a-760188.html
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