La Volonté de Puissance en Musculation/BodyBuilding

Lulu Berlu

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Bonjour à tous ! Après plusieurs recherches je n'ai pas trouvé de sujet sur ce thème là, que je souhaiterai aborder avec vous. Sans trop me répéter, je suis passionné de musculation (terme général englobant toutes les déclinaisons du travail d'haltères et de barres), et notamment le milieu du Bodybuilding, que je pratique depuis une dizaine d'années. Actuellement je travail dans une salle de musculation étudiante le soir pour me faire quelques sous et financer mes études qui me permettent de préparer ma thèse en psychologie sur........ L'image du corps chez le Bodybuilder. (autant vous dire que travailler un sujet qui nous passionne jours et nuits, c'est le bonheur).

Dernièrement j'ai eu le plaisir de pouvoir discuter avec F.Delavier. On a discuté longuement sur la psychologie du Bodybuilder, les dérives du Fitgame actuel, et aussi... La volonté de puissance (Terme de Nietzsche). Pour F.Delavier, selon Nietzsche, l'homme est animé par cette volonté de puissance qui s'exprime par le désir d'emmagasiner de l'énergie part la puissance qu'il peut avoir et conquérir, que ce soit à travers la construction d'un corps puissamment musclé à travers la musculation, la conquête de la gente féminine, ou la domination dans un groupe. C'est le mâle alpha par excellence si l'on veut être un peu réducteur et voir l'homme d'une façon archaïque.

Petite notion en psychologie plutôt psychanalyse (attention, a prendre avec des pincettes) : on y verrait un désir de puissance inhérent à tout homme que Freud appelait "la pulsion phallique". Le Stade de développement phallique correspond au moment ou l'enfant investit les zones érogènes situés sur les zones génitales et y découvrirait le plaisir et les pulsions qui structureront son désir sexuel, son identité sexuel et de genre. Venant le complexe d'Oedipe, il se soumet à la loi du père lui interdisant d'être tout puissant de son désir (le gamin se fait un peu castrer), et de se soumettre à un cadre social et des règles de vie plus ou moins restrictives. La puissance de l'homme est appelé le "Phallus symbolique" en psychanalyse plutôt Lacanienne, qui correspond à comment l'homme va considérer la puissance qu'il a en lui, sa force, sa virilité (Freud et Lacan considéraient le phallus comme symbolique culturelle où il est un attribut divin imaginaire que recherche l'homme). Certains compenseront, d'autres réprimeront. Un enfant trop castré dans son développement (éducation très rabaissante, harcèlement à l'école, maltraitance infantile) aura en lui les possibilités de devenir un adulte désirant compenser le manque de reconnaissance de sa puissance durant son enfance par exemple. Je met fin au petit cours express, en espérant ne pas trop me faire insulter ou bâcher... ^^

Cette discussion avec F.Delavier a abouti à une question qui me trotte dans la tête et que j'aimerai bosser et inclure dans ma thèse: "Recherchez-vous une sensation de supériorité/puissance à travers votre pratique sportive ou la réalisation de vos objectifs (masse, force, dessin musculaire, condition physique) ?"

Personnellement je suis convaincu, après un travail sur moi, que la volonté de puissance doit faire partie de notre dynamique durant nos entrainements, nos restrictions, nos petits plaisir post "pumping iron" où la congestion nous donne une sensation de puissance et de massivité enivrante, ou dans la visions des résultats d'objectifs. Toutes ces abnégations, ces moments ou les haltères deviennent plus lourdes à soulever, ou les muscles tirent, ou la diète devient immangeable, tous ces moments là ne font que renforcer le sentiment de satisfaction et de puissance face au travail fournit. Je pense qu'on ne peut qu'être fière de soi quand on met autant de passion et d'énergie dans un but aussi noble que de devenir le propre sculpteur de son empreinte corporelle et psychique. La nature nous donne la base, et nous devenons la main qui modèle le corps que nous recherchons, sans fin...? Si c'est pas exaltant !

Merci à ceux qui m'auront lu et qui répondront.

Je paye un café à ceux qui sont sur Bordeaux pour en discuter de vive voix si vous voulez !

Au plaisir de vous lire !
 

Irishin

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vétéran
Personnellement, je pense que cette volonté est inhérente dès lors que l'on a un minimum d'objectifs : c'est ce qui différencie celui qui a un but et celui qui soulève des poids machinalement. C'est cette volonté qui nous donne la motivation d'avancer, d'en vouloir plus, et donc de progresser (ou au moins de vouloir progresser).

Mais là où je pense que ça devient intéressant, c'est jusqu'où on est près à pousser cette notion ? Est-ce que cette volonté de puissance a une limite (un moment où on se dit "ok je me sens accompli") ou est-ce qu'on serait prêt à n'importe quoi pour avoir toujours plus de puissance ? Et là je prends mon cas personnel : ma pratique de la musculation, ce désir d'être plus fort, est lié à un manque dans mon adolescence (ce que tu expliquais dans ton post avec la pulsion phallique) et je sais que je devrais me poser moi-même des limites claires et précises pour éviter de basculer dans l'excès.

Et partant de ça, je pense qu'il faut faire la différence entre la volonté de puissance vis-à-vis de nous-même (celle qui nous fait nous sentir mieux dans notre peau quand on se regarde dans le miroir) et la volonté de puissance vis-à-vis des autres (celle qui ne sera jamais assouvie parce qu'on trouvera toujours quelqu'un de plus fort, ou plus explosif, ou plus massif, etc...). Et si la première ne peut être que bénéfique (on se sent mieux donc l'impact sur nos relations sociales sont meilleures), la seconde peut devenir très malsaine car très consumante (et parce qu'on sera dans une logique de pure compétition avec tout le monde, l'aspect social peut se dégrader car on ne se rassurera pas par le miroir mais en rabaissant les autres).
 

Lulu Berlu

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Bonjour Irishin, merci pour ta réponse claire (peut être plus claire que ma question ^^) et vraiment très enrichissante. Je suis d'accord avec toi sur cette notion de but qui nous donne de la volonté dans notre pratique. C'est une pulsion de vie fantastique quand les motivations sont intrinsèque et qu'elles n'appartiennent qu'a nous. Je vois beaucoup de jeunes étudiants arriver à la salle avec une motivation plus extrinsèque (trop de photos ou de vidéos de mecs musclés sur leur fil instagram et on décide de faire comme eux pour "le fun" et la "mode"). Ces mêmes jeunes arrivent avec le désir d'avoir des pecs et biceps rapidement en septembre et plutôt des abdos en Mars/avril. C'est typiquement le genre d'étudiants qui ne pratiqueront que quelques séances ou qui viendront faire un entrainement au feeling sans structuration vraiment cohérente, ni périodisation, puisqu'au final on pratique pour faire plaisir à un Idéal social qu'on a internalisé sans se l'approprier.

Là ou tu as changé ma perception c'est qu'effectivement cette volonté de puissance peut être dirigé vers soi (sentiment de puissance quand on se voit dans le miroir), et/ou dirigé vers le monde extérieur (sentiment de supériorité vis à vis des autres). C'est un gouffre sans fond si la satisfaction est partielle avec une personne trop perfectionniste. (Le fameux manque à jouir de Lacan... ou pour image, notre désir est un peu comme le tonneau des Danaïdes, un gouffre sans fond qu'on essaye de remplir).

Je pense que les deux dissociés ou associés peuvent être dangereux lorsqu'ils sont poussés à l'excès. Trop de satisfaction dans le miroir te donnerait tendance à devenir un peu trop narcissique (égocentré) et trop de recherche de supériorité social te rendrait presque parano (je dois me défendre des autres, je suis supérieur à eux physiquement, je vaux mieux qu'eux, ils ne me feront pas de mal...). Je me demande si l'effet des stéro un peu trop androgénique ne peut pas pousser l'individu vulnérable a exacerber ces traits, surtout si l'effet est mal géré avec des bons roïd rage...
 

Thor49

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Membre du Staff
supermodo
Je n'ai pas le temps de philosopher sur ce moment T mais je reviendrais vers cette discussion plus tard. Intéressant...
 

Irishin

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vétéran
Pour l'effet des stéroïdes là-dessus, je pourrais y faire attention pour donner un retour sur cet aspect là car je vais tester ça dans un petit mois. J'ai énormément changé et maintenant, je suis bien dans mon corps et ma tête (je n'ai pas encore atteints mes objectifs, loin de là, mais au moins, j'aime bien l'image que je reflète dans le miroir). Mais dans le passé, j'ai pu en effet être un individu très vulnérable. Donc je note ça dans un coin de ma tête pour mon retour sur ma cure : je regarderais (en plus des effets physiques et psychologiques) s'il y a un changement dans mes liens sociaux et dans ma perception des autres, et / ou si ça fait resurgir des traits que je pensais avoir perdu.

Après, je ne rentrerais pas dans les détails de ma cure car nous ne sommes pas dans la partie anabolisante du forum, mais normalement, les produits que j'utiliserai n'ont pas un effet marquant sur l'irritabilité ou la rage (contrairement à un autre produit que je comptais utiliser pendant un temps). Mais je m'arrête là car je vais passer en HS et surtout sortir des limites de ce post.

J'avais oublié de le dire plus tôt, mais ça fait plaisir de discuter de cette pratique sportive sous un autre angle. C'est très psychologique, peut être moins terre à terre mais ça nous force à être honnête avec nous-mêmes. Merci du partage en tout cas :)
 

soléaire

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vétéran
Mon avatar suffirais à te répondre mais...déjà merci pour avoir ouvert ce thread, voilà déjà longtemps que je me demande quand est-ce qu'on osera aborder le body autrement que comme une pratique de beubeu!
Pour répondre à ta question, je dirais simplement oui pour moi (et je ne me permettrai pas de parler pour les autres) le body est un outil de volonté de puissance exercé sur soi et surtout sur les autres, je ne crois pas à l'existence de sport "non-collectif" en un sens ou l'activité humaine est orienté vers l'Autre et le besoin de se voir dans Lui (L'enfer c'est les Autres comme disait le bigleu tu me comprendras:D...). Pour moi, clairement, c'est un outil de sécession d'avec les autres, c'est refuser de manger comme les autres et d'être aussi mou. De même, la pratique du body c'est pour moi être en rupture avec "le platonisme pour le peuple"(je préfère ne pas le nommer directement...évitons cela;)) et donc servir ma volonté de puissance.
Pour la question des AAS, même si je n'en use pas pour le moment, je me contenterai de justifier cela par le concept de "grande santé" de Nietzsche, je ne développe pas ça prendrai 15 ans...
Après, pour ton étude, Max Stirner serait également une bonne source de savoir selon moi...
Enfin bref, il y aurait tellement de chose à dire sur ce sujet.
 

feuerman

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vétéran
Très sympa cette étude. Et je pense que ta thèse va être hyper intéressante.

En effet pour un pratiquant ayant des objectif que ce soit niveau esthétique pour un bodybuilder ou performance pour un halterophile) je pense que tout le monde a une volonté de puissance.
Dans les 2 cas l'esprit de compétition entre en jeu, qui dit compétition dit être le meilleures. Et ce dans tout sport, collectif ou individuel...
Pour ce sport finalement l'esprit compétitif n'est pas forcément que en salle. Et c'est la que je me dis que le milieu dans lequel on vit va avoir une influence sur notre évolution, nos objectifs, notre motivation et les moyens utilisés pour arriver a ses fins (AAS etc...)
En effet tu fais ce sport a la salle. Tu atteins un niveau X. Tu vas arriver a un niveau ou tu seras satisfait de toi. Sauf qu'un jour tu vas rencontrer quelqu'un qui aura un niveau supérieur au tiens. Tu vas donc tout mettre en oeuvre pour t'améliorer et t'approcher voir dépasser le niveau de cette personne.
Le mec qui reste toute sa vie dans la même salle arrivé a un moment ce sera LE monsieur muscle de sa salle. Mais si il ne va pas dans la salle voisine il se rendra pas forcément compte qu'il y a des niveaux largement supérieur au sien.

C'est un peu mon cas pour ma part.
chez moi, entouré de mes amis qui ne pratique pas ou peu de sport et encore moins de musculation je passe pour un mec balaise, du moins taillé.
Mais une fois que je prends le train pour aller a mon boulot ou sa respire la testo dans les uniformes je suis un mec lambda.
C'est de la que je tire ma motivation. C'est la que je veux devenir encore plus ''puissant'' pour être meilleurs qu'untel.

Donc je pense que oui la volonté de puissance on la recherche tous, d'abord pour soit mais au final on est en compétition avec les autres.

Je ne sais pas si j'ai été très clair dans ce que j'ai dit mais bon, Pas grave ;)
Et désolé pour vous, je n'ai pas de référence philosophique a vous sortir, mon cursus scolaire s'est arrêté a 1 année de staps ou j'ai sèché tous les cours de psycho en amphithéâtre MDR.
 

Lulu Berlu

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Je viens de lire vos réponses, c'est très stimulant de trouver cette dynamique, je considère que l'échange avec l'autre est ce qu'il y a de plus constructif et enrichissant. La salle de musculation, bien que ce soit un endroit d'exercice, c'est aussi un lieu de rencontre et de diversité. Je pense que c'est pour ça que j'y suis autant attaché, et d'autant plus dans un travail de thèse sur ce thème.

Il est prouvé que les événements de vies durant l'enfance (maltraitance infantile, harcèlement à l'école) influencent l'estime de soi (et estime de soi corporelle), ce qui constitue un facteur à prendre en compte dans la développement de pathologies telles que les troubles du comportement alimentaire, les pathologie de l'image du corps, les troubles obsessionnels-compulsifs... Rajoutons un zeste d' Hyper-consommation d'images avec des corps photoshopés , la boucle infernale s'active, l'individu ne trouvant plus de satisfaction dans l'image du corps perçu, a cause de l'internalisation d'un corps idéal socialement imposé( soléaire: ce que tu dis sur la sphère sociale, et le sport comme un comportement connecté à l'Autre ainsi qu'au groupe ). Ce décalage entre corps perçu, corps réel et corps idéalisé amène au désir d'avoir de la masse musculaire (drive for Muscle), et par extension, tous les comportements, pensées et émotions qui accompagnent quelqu'un pratiquant dans la souffrance, l'exclusion et le risque par exemple. (résumé très réducteur de ma bibliographie). Je m'attache a faire une distinction entre deux pratiquants ayant les mêmes pratiques, mais qui ne sont pas animés par les mêmes motivations. J'ai rencontré pas mal de pratiquants qui ne faisaient pas attention à eux, cherchant compulsivement la douleur, la blessure, cumulant les prises de risques et mettant en avant un déni obsessionnel de leur santé. Avec pour motivation avancée, l'obtention d'un corps irréel, déconnecté des possibilités de leur physique "génétiquement". Les histoires sont légions quant aux individus pratiquant sans structuration, avec une anarchie complète dans leurs entrainements, leur diète, leur supplémentation, la conso de stero et jusqu’à leurs interaction avec la sphère sociale et intime impactées...

Je me demande du coup si cette volonté de puissance n'est pas investie par une pulsion de vie amenant l'individu à pratiquer de façon adaptée, en soignant son corps anciennement vulnérable comme tu le dis Irishin, mais aussi des individus animés par une pulsion de mort et de destruction les amenant à consumer leur corps pour obtenir un idéal qui n'existe que dans l'utopie de leur quête Icarienne... J'espère juste que le plus grand nombre d'entre nous sont accompagnés dans leur volonté de puissance par cette pulsion de vie dans la sacralisation de leur entrainement.

Quand a l'effet des stéroïdes sur les troubles psychiatriques, ils se contredisent assez dans la littérature (surtout que la distinction n'est pas faites entre des stéroïdes plutôt androgéniques ou anabolisant (les fameux ratios). (j'ai les publi si besoin). Je me demande si les stéroïdes ne viennent pas renforcer cette volontée de puissance par l'effet un peu "bien être euphorisant". Si cette volonté de puissance est investie par une pulsion de vie structurante chez un individu serin, alors il n'y a pas de troubles patho. Si par contre cette volonté de puissance est investie par une pulsion de mort et de destruction, alors l'effet potentialisation des stéroïdes peut pousser l'individu dans le patho psychiatrique.... C est très psychanalytique comme vision, j'espère que je suis clair...

En tout cas merci pour vos réponses ! ça me fait bien réfléchir ! :)

****(Petite précision psychanalytique Freudienne, l'individu possède en lui des pulsions de vie ( (1) autoconservation: manger, dormir, se reproduire, et 2) sexuelle (libido); c'est ce qui anime le bon vivant par exemple), mais aussi des pulsions de mort (destruction, agression). Le pulsionnel (grandement influencé par les hormones) est inhérent à chaque être humain. C'est ce qui investie notre dynamique psychique, et par extension nos relations, nos comportements, nos pensées...).
 
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Username

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Intéressant

" Recherchez-vous une sensation de supériorité/puissance à travers votre pratique sportive ou la réalisation de vos objectifs (masse, force, dessin musculaire, condition physique) ?"

Je dirais que j'utilise la musculation pour vider le surplus d'énergie que j'ai en moi, être plus relax, en parallèle avec la souplesse, et aussi pour le côté "transformation" y'a quelque chose de plaisant dans le fait de pouvoir transformé son corps au final, de diriger tout cela par la force d'abord de son esprit, et de constater les changements. Mais je dois avouer qu'il y'a aussi une certaine soif de puissance, de voir jusques ou je peut aller et un défi personnel, on me disait souvent que je resterais maigre alors ça à peut être jouer, mais je pense que ça dépend beaucoup de chaque individus, de son vécu étant môme ect

Aussi pour trouver une certaine harmonie physique, pour moi le corps influence l'esprit et inversement les deux sont liés et font parti d'une même pièce, si j'en abandonne uns, j'abandonne les deux, après ça aurait pu être un autre sport au final que la musculation, mais pour le moment la musculation apporte quelque chose de bon, mais je me suis posé une question similaire, jusqu'à ou est-on près pour assouvir son envie d'être, par exemple, quelque fait pratique de la musculation va énormément consommer, viande ect, et je me demande si ça vaut le coup ? si tout cela et juste ? y'a quelque chose d’égoïste et cette soif de puissance amène à l’égoïsme

Souvent j'imagine l'homme comme un "ulysse" parfois, luttant contre les dieux ect pour arrivé à un point, mais au final toujours rattacher par l'unique fatalité mort, dépérissement ect donc de vain effort futile mais nécessaire pour vivre pour la plus tard, je crois.


deux article qui intrinsèquement pourront vous apportez des pistes de réflexion supplémentaire je crois " pouvoir, puissance... "

https://www.jiddu-krishnamurti.org/single-post/2016/01/25/Le-pouvoir
https://www.jiddu-krishnamurti.org/single-post/2016/09/09/La-poursuite-du-pouvoir


La recherche du pouvoir n'est-elle pas l'une des façons les plus respectables et les plus reconnues de nous fuir nous-mêmes, de fuir ce qui est? Nous essayons tous d'échapper à notre propre insuffisance, à notre pauvreté intérieure, à la solitude, à l'isolement. Le quotidien est déplaisant, mais la fuite est parée de séductions très tentantes. Imaginez ce qui aurait lieu si vous étiez sur le point d'être dépouillé de votre pouvoir, de votre position, de votre fortune si difficilement amassée. Vous vous y opposeriez, n'est-ce pas? Vous estimez que vous êtes essentiel au bien-être de la société, et c'est pourquoi vous résisteriez avec violence, ou à l'aide d'une argumentation rationnelle et adroite. Si vous étiez capable, délibérément, de repousser toutes vos nombreuses et différentes acquisitions, cela ferait de vous un rien du tout, n'est-ce pas?
Mais alors pourquoi sommes-nous consciemment ou inconsciemment, dévorés par ce désir de pouvoir?
 
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Lulu Berlu

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Désolé pour le retard sur les réponses, la recherche est très dense a mettre en place, je passe mes jours et mes nuits sur la littérature. Et en ce moment avec le livre Anabolic 2010 qui est une bible vraiment passionnante.

Merci feuerman, je vous laisserai un petit post le jour où je fais une présentation en France ou sur Bordeaux. ;)

Effectivement, il y a une comparaison sociale qui est inhérente dans la vie courante, ça permet de se situer au niveau du groupe et de reconnaître si on est adapté aux normes exigées par les autres (culture, modes, influences, codes vestimentaires). Une des possibilités est la comparaison de l’homme sur la condition physique de l’Autre (beauté, musculature, condition physique, bodyfat…). Je pense qu’il faudrait demander à Delavier, il pourra nous donner une bonne théorie génétique/darwinniste/sociale. Cependant, les individus qui sont compulsivement en train de se comparer aux autres finissent par altérer l’estime de soi, puisqu’ils sont toujours en train de trouver plus beau, plus muscle, plus dessiné. La comparaison sociale exacerbée est un facteur de risque très sérieux dans le développement de pathologies comme les troubles du comportement alimentaire, dysmorphophobies, troubles obsessifs compulsifs… C’est un gros travail de déculpabiliser les patients lorsqu’ils se sentent moches en comparaison a untel ou untel. La notion de beautée est une vision subjective non figées des critères phénotypiques chez une personne, dans une société ou un groupe a un moment T. Et comme tu le soulignes feuerman, c’est dépendant de l’endroit où on se trouve (salle de musculation amateur, professionnelle…).

Pour en revenir à la volonté de puissance, Username tu as bien cerner la chose, notamment sur le regroupement de plusieurs bénéficeS à la pratique de notre sport. Il y a eu beaucoup de littérature sur l’intérêt du sport comme processus auto-calmant. Les tensions générées au cours de la journée sont accumulées dans l’esprit sous forme de seuil de tension maximal, la décharge nerveuse par le processus du mouvement permet un abaissement des tensions. La sécrétion d’endorphines pareil. C’est une jouissance qu’il faut comprendre et apprendre à développer, sauf que beaucoup de pratiquants viennent pour plaire simplement aux autres à cause d’un corps qu’ils fuient, et ils ne sont absolument pas dans le plaisir dans leur entraînement mais dans la contrainte. La est la force de ceux qui pratiquent d’une façon structurante, c’est qu’on arrive à condenser un maximum de désirs et bénéfices dans notre pratique : volonté de puissance, décharge apaisante, satisfaction au niveau de l’estime de soi corporel par la construction d’un corps esthétique et sain…

Mais comme tu le dis Username c’est jusque ou sommes-nous capables d’aller pour assouvir ces nombreux désirs ? Et l’égoïsme que tu mentionnes est un désinvestissement de la sphère extérieur pour se consacrer à soi. On ne peut pas demander à quelqu’un le meilleur de soi tout en ayant une vie sociale et intime hyper investie, on manque de temps et d’énergie. En psy on dirait que l’individu préfère investir un Narcissisme Primaire (sur soi) de façon autocentrée puisqu’il prend plus de plaisir à jouir de ses pratiques que de jouir en compagnie de l’autre avec son Narcissisme Secondaire (aller boire une bière entre amis, faire une raclette avec des amis, passer du temps avec la famille). Cependant quand l’individu met tous ses œufs dans le même panier, il finit par y avoir des conséquences effectivement. On ne peut pas se consacrer qu’a soi et à sa quête d’un Idéal. Je pense qu’on en a plus ou moins tous fait les frais sur les relations de couple ou sur les relations amicales, s’entrainer tous les soirs en débauchant ne permet pas d’avoir une vie sociale aussi active qu’un sédentaire, hormis si son réseau social est à la salle… En tout cas c’est aussi un domaine que j’étudie dans mon travail, les facteurs qui peuvent amener l’individu à pratiquer d’une façon déstructurante et les chemins qu’on peut lui montrer pour re-pratiquer de façon adaptée.

Pour les raisons que tu mentionnes Username, c'est les facteurs de risque, comme je disais plus haut sur les événements de vie "traumatisant" qu'on essayerait de compenser dans cette pratique... des fois à perte. La volonté de puissance doit bien lutter contre cette castration en suspend qui nous attend tous. Cette armure en fibre musculaire nous donne le sentiment d'être puissamment armé et préparé à n'importe qu'elle épreuve qui pourrait venir ébranler notre force, puissance, "mojo" comme dirait Austin Power. Mais la question à 1 millions de dollars je pense que tu viens de la dire Username, c'est "Mais alors pourquoi sommes-nous consciemment ou inconsciemment, dévorés par ce désir de pouvoir?". Je pense que cette question ne pourra jamais être résolu par un quelconque modèle en psychologie tellement c'est complexe et dépendant de la singularité d'un être humain.
 

Username

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ça ne pourrais pas être résolu clairement ou du moins y'a pas de modèle psychologique la preuve on a eu jésus, bouddha j'en passe, tous on tenté de transmettre un message au final.... y'a pas de réponse clair, certaine question, ou autre ne pourront que ce faire seul et j'en reste persuadé mais à l'aide de la compréhension de sois à travers autrui car on ne ce construit qu'à l'aide d'autrui ou on ce connais aussi qu'à travers l'autre, comme si chacun envoyé un reflet une parti de nous même.
Aucun psy rien d'ailleurs ne peut je pense résoudre réellement le problème d'un individus, mais ça serai un autre débat.
Y'a aussi la génétique ect mais tout cela finalement n'est qu'un conditionnement de plus, qu'on peut je pense " transcender" du moins pas tous, moi y compris .... mais il faut faire attention à ça, qu'on entend souvent, ça peut vite devenir une forme d'excuse.

Je pense qu'on rentre beaucoup plus qu'avant dans une nouvel "air" 'une personne avait raconté une fois qu'on rentre dans le culte du corps, jeunesse ect, d'argent, de façon encore plus élevé au final, d'une certaine manière, le plus et d'apprendre à renoncé, à abandonné cette quête sans fin, de pratiqué du sport de manière plus "passif" cherche à progresser tout en ayant d'une certaine manière un désintéressement du résultat si ce n'est ce sentir mieux, ou aller plus loin sans pour autant ce nuire, sans comparaison, mais au final comme dit, y'a une recherche d'acceptation, dans tout ça, de vouloir existé simplement, avoir une "place" mais tu regardes l'énorme pardoxe du type qui avale 6000 calorie qu'en l'autre ne peut qu'avoir .... ça revient au riche/ pauvre au final

Personnellement j'ai du mal à concilié sport, quand t'es un bon fêtard ou autre compliqué puis avec le taff, le manque de temps aussi provoque des "sacrifices" tu dois renoncé à quelque chose pour obtenir ce que tu veux ect ça casse les couilles ^^, il nous faudrait plus de temps ça résoudrez pas mal de chose, mais très intéressant comme sujet, du plaisir à lire ça.

(désolé pour les fautes, trop naze, mon cerveau vacille)
 

Lulu Berlu

membre approuvé
Aha effectivement @Username , aucun psy ne peux résoudre les problèmes de quelqu'un, et heureusement, sinon ce serait très malsain de s'incruster dans l'intimité d'une personne pour lui dire comment aller mieux, mais l'accompagner dans le chemin de la "guérison" avec la compréhension de sa souffrance, ça on sait faire (du moins les plus intègres).

Malheureusement on suit le sens d'un courant depuis notre naissance, qui façonne même qui nous sommes d'une certaine manière. J'espère juste qu'on court pas le plus vite possible dans la mauvaise direction comme disait Albert Jacquart. Jouir d'un sport structurant et adapté, fait avec passion et non pas perdition, je pense que c'est une des réponse qu'on peut s'apporter si on essaye de voir dans quelle direction on court...
 
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